LEBRUN Thérèse, Julienne, Estelle, Amédée

LEBRUN Thérèse, Julienne, Estelle, Amédée // Naissance : 24-6-1915 à Roncherolles-en-Bray (Seine-Inférieure) ; Domicile : Sommery Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 3-9-1942 à  ;  ; Rescapé Ravensbrück Allemagnee

Thérèse Lebrun est l’un des 17 enfants de Carolus Lebrun, cultivateur et Marie Angèle Féret, ménagère. Les aînés étaient placés dès qu’ils étaient en âge de travailler. Malgré les difficultés, la famille est estimée dans le village. Le 4 août 1934, elle se marie dans son village natal avec Marius Lamotte mais vit séparée de son mari à partir de mai 1937. Elle vit, sans être divorcée, à Sommery avec Emile Mottet  avec qui elle a une fille née le 8 juillet 1938.

Son compagnon est mobilisé le 2 septembre 1939 puis fait prisonnier le 29 mai 1940. Affecté dans une usine textile, il s’évade en mars 1941, revient à Sommery. Le couple bat de l’aile. Emile Mottet est arrêté le 2 juin 1942 par la Feldgendarmerie de Forges-lès-Eaux et fusillé le 12 juin 1942 pour détention d’un fusil de chasse.

Thérèse Lebrun est arrêtée à son tour le 18 juin 1942. Internée au Palais de justice puis à la prison de la Santé (Seine) le 24 juin 1942, elle est déportée à Aachen le 3 septembre 1942. Elle est dans un premier temps transférée à Koln le 12 septembre 1942, puis à Flussbach le 18 octobre de la même année et à Lausben le 7 octobre 1943. Elle est ensuite déportée à Breslau le 19 février 1944 où elle est jugée et condamnée à 4 ans de travaux forcés pour complicité de détentions d’armes. La mère de famille est ensuite transférée à Jauer avant d’arriver à Ravensbrück le 4 janvier 1945 (mle 102 373). Thérèse Lebrun est libérée le 23 avril 1945 par la Croix-Rouge suédoise, décrite par les examens médicaux comme étant dans un état de santé moyen. Elle reste au Danemark du 23 avril 1945 au 1er mai 1945, puis en Suède à Goteborg, en passant par Malmö, du 1er mai 1945 au 4 juillet de la même année. Elle est enfin rapatriée au centre de rapatriement Lutetia le 4 juillet 1945. A son retour, elle est accusée d’avoir dénoncé Emile Mottet. Le 30 mars 1946, la cour de justice de Rouen prononce un non-lieu. Après-guerre, Thérèse Lebrun divorce et devient sémaphoriste à la SNCF.

Sources : SHD-Caen : 21P585073 ; AD76 : 245W268, 4E19303 

Marie Picard