LECONTE Bernard, René, Charles

LECONTE Bernard, René, Charles // Naissance : 1-12-1923 à Orbec (Calvados) ; Domicile : La Goulafrière Eure () ; Repression : Déporté le 13-3-1944 à  ; 1-11-1944 à Gusen (Autriche) ; Décédé

Comme son père, Léon Leconte, Bernard est boulanger à La Goulafrière (Eure) où il réside avec ses parents, dans ce petit hameau de quelque 300 habitants situé à la frontière du Calvados et de l’Eure, à une dizaine de kilomètres d’Orbec. Avec son frère Marcel et son ami Gérard Defrance , le jeune homme, menacé par le STO s’est réfugié dans l’Eure mais reste attaché au groupe FTPF d’Orbec. Le 23 décembre 1943, il participe à un coup de main mené par un groupe de maquisards de Pontécoulant chargé de voler des tickets d’alimentation à la mairie d’Orbec. Si Gérard Defrance doit prévenir les employés de mairie, Bernard Leconte est chargé de fournir les bicyclettes au petit commando. Il prête la sienne qui est abandonnée par l’un des participants… La police ne tarde pas à retrouver l’engin et son propriétaire : le jeune homme avait malencontreusement laissé sa plaque d’immatriculation. Recherché, Bernard Leconte prend la fuite, mais une semaine plus tard, le 30 décembre 1943, son frère Marcel étant pris en otage, Bernard Leconte se rend à la gendarmerie.

Sans autre forme de procès, le jeune résistant est incarcéré et conduit au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu à une date inconnue. Les archives gardent seulement la trace de son matricule, 27 527 et sa date de sortie : le 13 mars 1944. Il part dans un convoi d’une cinquantaine d’hommes, tous « NN », c’est-à-dire, soumis au décret Nacht und Nebel qui prévoit un jugement sur le territoire du Reich et une détention dans le plus grand secret. Dès le lendemain, il pénètre au KL Saarbrücken Neue Bremm, puis le 1er avril dans celui de Mauthausen (mle 61 144) où il reste jusqu’au 28 avril. Ce jour-là, comme la plupart des déportés de ce convoi, il est envoyé aux travaux forcés dans le Kommando de Gusen, de sinistre réputation : la mortalité y est des plus importantes parmi les camps situés en Autriche. Bernard Leconte décède le jour de la Toussaint, le 1er novembre 1944, à 20 ans.

Son nom est porté sur le monument aux morts de La Goulafrière et sur celui d’Orbec.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P474303 ; AM (Orbec) ; Quellien J., Les victimes du nazisme dans le Calvados, p. 145.

Françoise Passera