
Photo : ONaCVG
LECOQ Adèle, Françoise
Née le 9 février 1891 à Sallen (Calvados) ; domiciliée à Alençon (Orne) ; déportée le 3 août 1944 à Saarbrücken ; rescapée.
LECOQ Adèle, Françoise // Naissance : 9-2-1891 à Sallen (Calvados) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déportée le 3-8-1944 à ; ; Rescapée
Née à Sallen d’une mère journalière du nom de Léontine Lecoq, Adèle Lecoq devient employée des postes à Paris (7e) et intègre très vite le militantisme de la Fédération postale unitaire. Elle est au cœur de la lutte des Dames employées pour la parité au sein des PTT à partir de 1927. Elle est ainsi élue secrétaire technique des Dames au congrès extraordinaire de la Fédération postale unitaire tenu en mai 1930 à la Bellevilloise et déléguée au 6e congrès de l’Internationale syndicale rouge (ISR) à Moscou. Elle s’engage aussi contre le fascisme et la guerre dès le 2 juillet 1934, lors d’un meeting organisé conjointement par les communistes et les socialistes. Elle intègre ensuite le comité national du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme en 1936. Communiste, elle entre dans l’action clandestine dès 1939 puis lutte contre l’occupant dès juin 1940 au Central télégraphique et au Central « Bourse ».
Inquiétée, elle est déplacée à Alençon où elle habite au 4 rue des Promenades. Elle
intègre alors les réseaux locaux et devient membre de l’OCM dès juin 1942 et du réseau
Centurie d’Édouard Paysant à partir du 1er novembre 1942. Elle est notamment active dans le canton de Sées (Orne) au Bouillon.
Elle est arrêtée à 7h du matin le 21 août 1943 alors qu’elle s’est rendue à Paris pour un enterrement dans le 6e arrondissement au 55 bis boulevard Montparnasse par la Gestapo de la rue des Saussaies. Elle est arrêtée en même temps que Marcel Graux. Son arrestation se place dans le contexte du démantèlement de tout le réseau Centurie sur les mois de juillet et août 1943 par la Gestapo à la recherche des résistants qui ont notamment aidé à évacuer les aviateurs rescapés du crash de leur forteresse volante américaine B17 écrasée à Belfonds (Orne).
Internée et torturée dans un premier temps à la caserne Bonnet et au château des Ducs à Alençon, elle est ensuite dirigée vers le fort de Romainville le 22 juillet 1944 sous le matricule 6 494 où elle reste jusqu’au 3 août, date de sa déportation depuis la gare de l’Est vers la prison de Saarbrücken Neue Bremm puis au KL de Ravensbrück le 14 août 1944 (mle 51 417). Elle est envoyée le 25 août au KL Sachsenhausen, attachée au Kommando de Gartenfeld (mle 1 238) où les détenus travaillent pour les usines Siemens à une douzaine de kilomètres de Berlin. Elle est dirigée vers le camp central de Sachsenhausen le 1er avril 1945. Elle est libérée par les troupes russes le 3 mai 1945 à Stolpe après une « marche de la mort » de 200 km en douze jours. Elle revient en France en passant le 19 mai 1945 par l’hôtel Lutetia à Paris transformé en centre d’accueil des déportés.
Adèle Lecoq finit sa carrière dans le Loiret à Courtenay tout en restant militante syndicaliste au sein de la CGT : elle n’hésite pas à s’engager contre les guerres coloniales. Elle décède le 12 décembre 1955 à Paris.
Sources : SHD-Vincennes : 16P350671 ; SHD-Caen : 21P589086 ; EC (Sallen) ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 42 ; Bressol, Elyane, et al., La CGT dans les années 1950, p.343-354 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; maitron.fr
Catherine Duguépéroux
Mots-clés :
- 9-2-1891
- Sallen, Calvados
- Alençon, Orne
- 21-8-1943
- Paris, Seine
- Alençon, Caserne Bonnet, Orne
- Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (6494)
- Saarbrücken, Neue Bremm
- Ravensbrück (51417)
- Gartenfeld (1238)
- Sachsenhausen (1238)