LECOUR Auguste, Louis, Clément

LECOUR Auguste, Louis, Clément // Naissance : 7-7-1881 à Bonnemaison (Calvados) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 24-1-1943 à  ; 26-5-1943 à Sachsenhausen (Allemagne) ; Décédé

Fils d’un domestique et d’une femme au foyer, Auguste Lecour est marié avec Rachel Lecouteur, employée de commerce. Il est père de quatre enfants adultes : Marcel Lecour , né en mai 1905, Henri né en 1907, Odette et Thérèse jumelles nées en 1913. Le couple habite à Rouen, 11 rue Maurice Havet.

Depuis septembre 1939, le Parti communiste et les organisations qui lui sont affiliées ont été interdites par le gouvernement Daladier suite à la signature du Pacte germano-soviétique. Auguste Lecour n’a pas renoncé à ses convictions et s’engage auprès de la Résistance. Le retraité des Chemins de fer est agent de liaison entre le Parti communiste clandestin et le Front national, organe de résistance proche du Parti. Son activité résistante est connue de la police, qui sait qu’il distribue une majeure partie de sa pension à secourir ses camarades dans le besoin. Il est arrêté par deux policiers français le 20 janvier 1941 à 11 heures 30 place Saint-Marc à Rouen, alors qu’il quête en faveur de partisans emprisonnés : il est en possession de 35 francs et d’une liste de cotisants. Il est condamné à six mois de prison le 4 février1941 par le tribunal correctionnel de Rouen pour avoir ouvert « une collecte en faveur de Chicot, communiste emprisonné ». À une date inconnue, il est remis aux autorités allemandes. En effet, le Reich a envahi l’URSS le 22 juin 1941 et désormais, les communistes français sont dans le viseur des Nazis. Le militant est interné au camp d’internement de Compiègne jusqu’à l’expiration de sa peine le 1er juillet 1942 puis déporté au camp de concentration de Sachsenhausen (mle 59 258) le 24 janvier 1943. C’est le premier convoi massif de déportés destiné à alimenter en main-d’œuvre les usines du Reich, dans le cadre de l’Opération Meerschaum. Il y meurt à 62 ans, le 26 mai 1943 après quatre mois de camp.

Selon un rapport de la Sûreté Nationale de Rouen de 1952, « la notoriété du comportement d'Auguste Lecour a valu à son fils Marcel d'être arrêté après lui, déporté et exterminé ». Père et fils figurent côte à côte sur le monument commémoratif du Parti communiste situé au n°33 place du Général de Gaulle à Rouen, Auguste y est honoré sous son 3e prénom de Clément.

Source : SHD-Caen : 21P261980; memorialgenweb.org

Catherine Voranger