LECOURT Léon

LECOURT Léon // Naissance : 21-9-1897 à La Neuville-Chant-d'Oisel (Seine-Inférieure) ; Domicile : Charleval Eure () ; Repression : Déporté le 5-2-1943 à  ;  ; Décédé

Exerçant le métier de taupier, Léon Lecourt est marié et père de deux enfants, nés en 1938 et 1940.

Ils sont donc très jeunes lorsque leur père est arrêté par la Feldgendarmerie, le 18 octobre 1942 à Charleval, probablement suite à une dénonciation. Il est accusé du meurtre d’un soldat allemand qu’il aurait tué lors d’une dispute, en 1940, après la retraite. Enfermé dans la cellule 76 de la prison d’Évreux, Léon Lecourt attend son procès : la Feldkommandantur 801 de la ville le condamne comme suspect d’assassinat d’un soldat allemand et, le 10 décembre 1942, l’envoie à la prison parisienne du Cherche-Midi.

Il est déporté de la gare de l’Est, le vendredi 5 février 1943, dans le 19e transport ferroviaire « NN  » à destination du camp spécial SS d’Hinzert, près de Trèves (Trier) en Rhénanie-Palatinat. Il relève en effet de la procédure Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) qui vise à déporter en Allemagne, pour les faire juger par des tribunaux spéciaux, tous les auteurs d’actes pouvant nuire à l’occupant.

Arrivé à Hinzert le 6 février, Léon Lecourt y reste jusqu’au 10 avril 1943, date à laquelle il entre pour pneumonie à l’hôpital de la région, Saint-Joseph à Hermeskeil. À sa sortie, le 21 mai, il est transféré à la prison de Trèves, puis à celle de Wolfenbüttel dans le nord de l’Allemagne. Lorsque la procédure « NN » est abandonnée, fin septembre 1944, Léon Lecourt est remis à la Gestapo qui l’envoie au camp de concentration de Gross Rosen en Silésie. Le 8 février 1945, Gross Rosen est entièrement évacué par les SS en direction de Mittelbau-Dora et les survivants de l’évacuation y arrivent le 11. Léon Lecourt est immatriculé 111 243 et, probablement malade, envoyé le 17 mars 1945 à la Boelcke Kaserne de Nordhausen, puis sa trace se perd.

Le ministère des Anciens combattants établira un acte de disparition en août 1947, considérant qu’aucune nouvelle de lui n’est parvenue depuis son passage à la prison du Cherche-Midi. En mai 1964, par jugement du tribunal de grande instance de Lille, la date du décès de Léon Lecourt sera fixée au 10 décembre 1942.

Sources : Thiery L. (dir.), Le Livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora » p. 1343 

Claude Favre