
Photo : ONaCVG
LECOURT Robert, Louis
Né le 10 juillet 1923 à Chaville (Seine-et-Oise) ; domicilié à Saint-Maurice-d’Ételan (Seine-Inférieure ; déporté le 8 mai 1945 à Sachsenhausen : rescapé
LECOURT Robert, Louis // Naissance : 10-7-1923 à Chaville (Seine-et-Oise) ; Domicile : Saint-Maurice-d'Etelan Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 8-5-1943 à ; ; Rescapé NA NA
Robert Lecourt est célibataire et habite à Saint-Maurice-d’Ételan en Seine-Inférieure. Il exerçait la profession de monteur en fer avant que, fin 1942, il devienne terrassier pour la Régie générale des Chemins de fer et Travaux Publics et est envoyé dans des sites de construction allemands à Vendôme (Loir-et-Cher), puis à Soissons, dans l’Aisne.
Requis dans le cadre de la loi de recensement qui vise plus particulièrement les ouvriers de la métallurgie et de la sidérurgie, le jeune homme refuse de partir. Il s’en prend même au matériel de chantier à Margival (Aisne) en décembre 1942 : il cause la destruction d’un élévateur de terre sur chenilles pour creuser les trous des bunkers… Et signe un contrat d’engagé volontaire pour l’Allemagne, pour toucher la prime d’équipement de 1000 francs… Espérant ainsi rejoindre les Forces française libres via l’Espagne.
Recherché comme réfractaire, Robert Lecourt est finalement arrêté par la police douanière allemande le 25 février 1943 à la sortie de la gare de Bordeaux avec une dizaine d’autres réfractaires. Conduit à la citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port puis à la caserne Boudet de Bordeaux, il est interné au camp d’internement, secteur allemand, de Compiègne le 25 mars 1943 puis déporté pour le camp de concentration de Sachsenhausen le 8 mai (mle 65 918). Il s’agit d’un des convois massifs de déportés (960 hommes) de l’opération Meerschaum, destinés à alimenter en main-d’œuvre l’appareil industriel du Reich. Le 15 juin 1943, il est d’abord envoyé au Kommando de Kustrin qui abrite une usine de pâte à papier et dérivés de la cellulose puis rejoint le complexe industriel de l’aviation Heinkel. Il est transféré au camp de concentration de Buchenwald (mle 75 241) le 28 juillet 1944 puis dans les kommandos de Schönebeck où les déportés travaillent sur des avions Junkers puis dans celui de Langenstein. Ce dernier Kommando, très dur, emploie près de 7 000 détenus pour creuser 10 km de galeries sous-terraines destinées à abriter les usines d’aviation Junkers pour échapper aux bombardements alliés.
La prime de 1000 francs ne lui est envoyée que le 1er mars 43 alors qu’il est déjà incarcéré à Saint-Jean-Pied-de-Port, et il n’est signalé comme « défaillant » que le 17 juin, alors qu’il est déjà à Kustrin.
Rescapé de 25 mois de camp de concentration, Robert Lecourt est rapatrié par le train en France le 13 mai 1945, via le centre d’accueil de Maubeuge (Nord). Son état de santé est tel, qu’à 22 ans il ne peut pas reprendre d’emploi à son retour, il est pensionné à 100 % en 1947.
Robert Lecourt décède à 57 ans, le 4 juillet 1981 à Lillebonne.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P589170
Catherine Voranger
Mots-clés :
- 10-7-1923
- Chaville, Seine-et-Oise
- Saint-Maurice-d'Etelan, Seine-Inférieure
- 25-2-1943
- Saint-Jean-Pied-de-Port, Basses-Pyrénées
- Saint-Jean-Pied-de-Port, Citadelle, Basses-Pyrénées
- Bordeaux, caserne Boudet, Gironde
- Compiègne, Oise
- Sachsenhausen (65918)
- Küstrin (65918)
- Heinkel (65918)
- Buchenwald (75241)
- Langenstein (75241)




