
Photo : AP Lefevre
LEFEVRE Edouard, Emile, Eugène
Né le 31 janvier 1912 à Bayeux (Calvados) ; domicilié à Bayeux ; déporté le 11 novembre 1943 à Natzweiler- Struthof ; décédé le 20 avril 1944 à Natzweiler- Struthof.
LEFEVRE Edouard, Emile, Eugène // Naissance : 31-1-1912 à Bayeux (Calvados) ; Domicile : Bayeux Calvados () ; Repression : Déporté le 11-11-1943 à ; 20-4-1944 à Natzweiler (Bas-Rhin) ; Décédé
Edouard est adopté pupille de la Nation le 25 juillet 1924 à la suite du décès de son père tué à l’ennemi le 21 septembre 1916 à Curlu (Somme) auprès du 112e régiment d’infanterie territoriale. Il épouse le 7 février 1934 à Bayeux Marcelle, Madeleine Thomas née le 4 janvier 1912 à Bayeux. De leur union naissent deux enfants : Gérard en août 1934 et Michel en décembre 1939.
Avant guerre, domicilié rue Saint-Jean puis 26 rue Saint-Floxel, Edouard est électricien, agent d’exploitation à la Société d’Electricité de Caen (SEC). Il est responsable de l’union locale CGT de Bayeux depuis 1938 et secrétaire de la cellule bayeusaine du Parti communiste.
Prisonnier de guerre libéré, Edouard Lefèvre rentre en France au début de l’année
1942, reprend son travail à la SEC, et met sur pied un groupe du Front National à
Bayeux avec l’aide de Pierre Geslin
employé à la mairie et Marthe Sarraude
mercière rue Saint-Jean. Ses responsabilités s’étendent rapidement à la maille de
l’arrondissement. Edouard s’occupe de la réception et de la diffusion des tracts et
journaux du Front National, aide les réfractaires au STO par la confection de faux
papiers et leur placement dans des fermes du Bessin, et créé un groupe de jeunes rattaché
au Front Patriotique de la Jeunesse (FPJ) dans le cadre des Francs tireurs et partisans
français (FTPF).
Suite à la vague d’arrestation qui frappe le FPJ du Calvados en juin 1943 dont le milieu clandestin de Bayeux n’échappe pas, et sur déclaration d’un camarade précédemment arrêté, Edouard Lefèvre est interpellé par la Gestapo le 3 juillet 1943. C’est tout le groupe du Front national de Bayeux qui est démantelé.
Incarcéré à Caen 5calvados) puis à Fresnes (Seine), classé NN, il est déporté le 11 novembre 1943 à Natzweiler (mle 5957) par un transport ferroviaire parti de Paris, gare de l’Est, à destination de Shirmeck. La procédure NN avait pour but de faire disparaitre en secret, ceux considérés comme des ennemis par le régime nazi, afin de faire juger en Allemagne. Au cours de son « séjour » au camp du Struthof, il est envoyé au Kommando de Kochem du 14 mars 1944 au 9 avril, travailler à une carrière d’extraction dans une ancienne champignonnière où il est blessé à un genou par un éclat de pierre. De retour au Struthof, Edouard Lefèvre est admis au Revier où il décède après une lente agonie le 20 avril 1944 par empoisonnement du sang, sa cuisse ayant été atteinte en totalité par la gangrène suite à sa blessure au genou non soignée.
Son nom figure sur divers monuments ou plaques commémoratives : à la cathédrale de Bayeux sur la plaque commémorative des Morts pour la France de 1939-1945 ; à Bayeux, rue Larcher, au monument aux déportés et fusillés, résistants de Bayeux et du Bessin ; à Bayeux, rue de la Résistance sur une plaque dans les locaux d’Enédis ; à Caen, 8-10 promenade du Fort sur la plaque commémorative dans le hall de l’immeuble de bureaux d’EGF (aujourd’hui Enédis).
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P 474662 ; AP (J. Quellien) ; E. Marlot, « Une semaine dans la Chambre des Agonies », La Renaissance du Bessin, 30 avril 1946, p. 1-2 ; Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, 2004, p. 147 ; memorialgenweb.org ; https://www.respol71.com/deportation-natzweiler-kommando-kochem
Dominique Barraud
Mots-clés :
- 31-1-1912
- Bayeux, Calvados
- Bayeux, Calvados
- 3-7-1943
- Bayeux, Calvados
- Caen, Calvados
- Fresnes, Seine
- Natzweiler (5957)
- Kochem (5957)
- Natzweiler (5957)
- 20-4-1944
- Natzweiler, Bas-Rhin




