
LEFFRAY Pierre, Joseph
Né le 9 mars 1920 à Oisseau-le-Petit (Sarthe) ; domicilié à Alençon (Orne) ; arrêté au sein du Reich le 12 avril 1943 à Gustrow; rescapé.
LEFFRAY Pierre, Joseph // Naissance : 9-3-1920 à Oisseau-le-Petit (Sarthe) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Arrêté au sein du Reich le 12-4-1943 à 22-4-1943 à ; ; Rescapé Wöbbelin Allemagne
Pierre Leffray grandit dans une famille de la petite bourgeoisie administrative. Sa mère, Léopoldine Gasnot est institutrice et son père, Marcel Leffray est employé de trésorerie générale. En 1943, célibataire, il vit chez ses parents domiciliés au 36 boulevard de la République à Alençon et exerce la profession de métreur. Appartenant aux classes mobilisables pour le Service du travail obligatoire en Allemagne, il est requis en mars 1943 comme de nombreux employés ornais.
Pierre Leffray quitte la gare d’Alençon le 9 mars et rejoint le camp de Güstrow dans le Mecklemburg aux côtés de plusieurs autres travailleurs ornais affectés dans une poudrière à Primerwald et dans un dépôt de munitions. Si son contrat d’embauche indiquait un emploi de métreur-dessinateur au sein du Reich, il se retrouve vraisemblablement employé à des tâches de manutention. Peu de temps après son arrivée, il manifeste son opposition en refusant de travailler et de se soumettre aux ordres. Le 12 avril 1943, soit un mois après son départ outre-Rhin, il est arrêté par la Gestapo qui l’accuse d’avoir facilité l’évasion d’un camarade et d’être l’instigateur d’une grève à la poudrière de Primerwald encouragée par son attitude de désobéissance et d’opposition au travail.
D’abord interné à Hambourg, Pierre Leffray est transféré dix jours plus tard au KL de Neuengamme et immatriculé sous le numéro 19 639. Il est affecté au Kommando de Wittenberge dans lequel 500 détenus travaillent à la construction d'une usine chimique et sont aussi employés dans une entreprise de cellulose et de fibranne. Il est ensuite envoyé au sous-camp de Braunschweig créé en juin 1944 où les détenus travaillent pour la firme Büssing, une entreprise de construction automobile. Son calvaire ne s’arrête pas là car il est vraisemblablement transféré au terrible Kommando de Schandelah. Les déportés y construisent une usine d’extraction et de traitement de pétrole brut combiné.
Il est libéré le 2 mai 1945 à Wöbbelin, véritable mouroir où sont évacués dans les dernières semaines de la guerre de nombreux déportés issus des différents Kommandos de Neuengamme. Après deux années passées dans l’enfer concentrationnaire nazi, il est rapatrié par avion en qualité de grand malade et transite par le centre d’accueil de Lille le 22 mai 1945. Soumis à un examen médical, il a perdu 29 kg…
Après son retour et une longue convalescence, il deviendra conducteur de travaux. Il est décédé le 16 mai 2009 à Caen.
Sources : SHD-Caen : 21P589829 ; Amicale de Neuengamme ; EC (Oisseau-le-Petit) ; Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 76 ; bddm.org
Sébastien Beuchet
Mots-clés :
- 9-3-1920
- Oisseau-le-Petit, Sarthe
- Alençon, Orne
- 12-4-1943
- Gustrow, Reich
- Neuengamme
- Hamburg
- Neuengamme (19639)
- Wittenberg (19639)
- Braunschweig (19639)
- Ludwigslust (19639)
- Schandelah
- 2-5-1945
- Wöbbelin, Allemagne




