LEHUGEUR Auguste

LEHUGEUR Auguste // Naissance : 23-10-1899 à Survie (Orne) ; Domicile : Sotteville-lès-Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à  ;  ; Décédé

Infirmier à l’hôpital psychiatrique de Sotteville, Auguste Lehugeur est marié et père de deux filles nées en 1933 et 1937 où il vit au 55, rue Benjamin Normand. Depuis le 1er septembre 1942 il a rejoint le mouvement de résistance Libération- Nord où une section « Asiles » est en formation à Rouen-Sud. Son équipe recueille des armes pour l’établissement d’un dépôt clandestin de munitions et prépare un local pour recevoir d’éventuels parachutistes alliés.

Dénoncé, Auguste Lehugeur est arrêté le 15 février 1943 par la Gestapo sur son lieu de travail, puis incarcéré à Rouen au Palais de justice. Il est inscrit le 5 mai 1943 au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu (Oise) avec le numéro 14755.

Auguste Lehugeur est déporté le 25 juin suivant dans un convoi à destination du camp de concentration de Buchenwald au motif de « activité communiste, ennemi de l’Allemagne ». À son arrivée le 27, il reçoit le matricule 14012 puis lors de l’appel du 9 juillet 1943 il est sélectionné pour le Kommando de Karlshagen. Les déportés y sont affectés à la base de Peenemünde consacrée aux travaux sur la future fusée V2, ou aux projets des futurs V1. À la suite du bombardement allié sur cette base, le 18 août 1943, les Allemands décident de déplacer la production aéronautique dans des sites souterrains et celui du Kohnstein dans le Harz est choisi pour le montage des fusées. Auguste Lehugeur est ainsi rapatrié de Karlshagen vers Buchenwald le 13 octobre et il est alors ré-immatriculé 28030 avant d’être transféré au Tunnel de Dora le lendemain. Il y découvre des conditions de vie très dures car il n’il n’y a pas encore de baraques extérieures et les détenus travaillent par équipes de 12 heures, logeant dans les galeries, sans voir le jour. Épuisé par les mauvais traitements, la sous-nutrition et le travail physique, Auguste Lehugeur est jugé « inapte au travail » par les SS qui, le 15 janvier 1944, le sélectionnent pour un convoi de 1 000 malades à destination du camp mouroir de Lublin en Pologne où il disparaît. Les dernières nouvelles reçues par sa famille datant de décembre 1943, son acte de décès, enregistré à Sotteville-lès-Rouen en mars 1951 indique qu’il est décédé à Dora à la fin du mois de décembre 1943.

Sources : SHD Caen : 21P475290 ; Thiery L. (dir.), Le Livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1362

Claude Favre