LELAIDIER Victor, Louis, Emile, Joseph

LELAIDIER Victor, Louis, Emile, Joseph // Naissance : 6-12-1901 à Tollevast (Manche) ; Domicile : Planquery Calvados () ; Repression : Déporté le 18-11-1943 à  ; 2-2-1945 à Dachau (Allemagne) ; Décédé

Après son certificat d’études, Victor Lelaidier se loue comme domestique de ferme dans plusieurs localités de l’arrondissement de Cherbourg, puis effectue son service militaire en 1921, au sein du 136e RI. Durant le printemps 1923, il participe avec le 171e RI, à l’occupation du Pays Rhénan, en Allemagne. Renvoyé peu après dans ses foyers à Sainte-Mère-Eglise (Manche), il travaille comme ouvrier agricole jusqu’à son mariage, à Saint-Martin-Hébert (Manche), le 30 mai 1930. Il est père de deux enfants, lorsqu’il est rappelé sous les drapeaux le 11 janvier 1940. Affecté au 434e RI, il part sur la ligne Maginot et est fait prisonnier au col de Mont-Repos (Vosges), en juin 1940. Le soldat Lelaidier est alors emmené en captivité en Allemagne (Stalag XIII-C). Il obtient une libération le 16 novembre 1941 et est démobilisé au centre de Saint-Lô (Manche) quelques jours plus tard. Victor Lelaidier est engagé comme garde-chasse par le propriétaire du château de la Commanderie à Planquery, Pierre Savary. Dans les premiers jours de septembre 1943, il découvre un pilote canadien aux abois caché dans le bois de Baugy, propriété de monsieur Savary. Ému par sa détresse, le garde-chasse recueille l’aviateur, le nourrit, et l’habille d’un bleu de travail et d’une veste de chasse. Malheureusement, le Canadien est arrêté le 5 septembre, dans la matinée. Au cours de son interrogatoire, il finit par désigner celui qui lui a remis les vêtements civils dont il est porteur. Victor Lelaidier est arrêté le 6 septembre et conduit à la prison de Bayeux (Calvados). Transféré à la Maison d’arrêt de Caen (Calvados), il est ensuite dirigé vers une prison parisienne puis déporté, le 18 novembre 1943, de Paris-gare de l’Est, dans un petit convoi de 62 prisonniers, tous sous le coup de la procédure NN (Nacht und Nebel, « Nuit et Brouillard » qui vise à faire disparaitre de le secret le plus total ceux considérés comme ennemis du régime Nazi afin de les faire juger en Allemagne). Arrivé, le lendemain, au camp de concentration de Natzweiler-Struthof (mle 6 197), le Normand est déjà très affaibli par le régime très dur du camp alsacien, lorsqu’il est transféré vers le camp de Dachau (mle 101 289), le 5 septembre 1944. Ne disposant d’aucun soutien moral, perdu dans l’énorme camp nazi, malade, Victor Lelaidier y meurt le 2 février 1945.

Sources : Arolsen : 10173829, 10691289, 128687116 ; SHD-Caen : LA- 9291-9430, LA- 10541, Da 8/9, Nat 12/3, dossier-statut DP (26/03/1963) ; AD50, :1R 1/203-1R 1/206 ; AD14 : 9W43 ; Quellien J., Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, p. 150

Gérard Fournier