
Photo : ONaCVG
LENORMAND Robert, Edmond
Né le 23 novembre 1903 à Evreux (Eure) ; domicilié à Saint-Pierre-d’Arthéglise (Manche) ; déporté le 5 septembre 1944 à Schirmeck ; rescapé.
LENORMAND Robert, Edmond // Naissance : 23-11-1903 à Evreux (Eure) ; Domicile : Saint-Pierre-d'Arthéglise Manche () ; Repression : Déporté le 5-9-1944 à ; ; Rescapé Dachau Allemagne
Célibataire, Robert Lenormand réside à Saint-Pierre-d’Arthéglise, une petite commune de 250 habitants située entre Carteret et Bricquebec dans le nord-ouest de la presqu’île du Cotentin. Il est directeur de la distillerie de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Sergent du 18e Génie, il est capturé en mai 1940 dans l’est de la France et détenu à la caserne Courcy à Epinal. Il est bientôt mis à disposition d’une famille d’agriculteurs à Rehaincourt, petit village des Vosges situé près de Charmes, comme aide de culture. Lors de son retour à la caserne pour un départ en Allemagne, il se porte volontaire comme électricien pour assurer le bon fonctionnement de l’éclairage d’une villa où des gradés allemands ont l’habitude de faire la fête. Le lieu est en effet connu pour offrir aux prisonniers qui y sont envoyés la possibilité de s’évader assez facilement en raison de l’état d’ébriété des soldats. Robert Lenormand parvient à s’échapper au milieu de la nuit. Après avoir jeté sa tenue militaire dans la Moselle, muni de faux papiers, il rentre dans le Cotentin. Pendant près de quatre ans, il y vit caché sous plusieurs fausses identités, la dernière étant Bernard Tournier. Pour gagner un peu d’argent, il exerce le métier de bouilleur de cru, allant de ferme en ferme avec son alambic ambulant.
Au printemps 1944, se sentant menacé, Robert Lenormand décide de quitter la Manche. Il se réfugie à Rehaincourt chez la famille qui l’avait accueilli en 1940. Il participe aux travaux des champs et vit paisiblement au milieu de la population. Mais, le 5 septembre 1944, en fin de journée, Robert Lenormand est victime d’une rafle menée par l’armée allemande contre tous les hommes du village en représailles de l’attaque d’un officier et d’un soldat allemands par des maquisards du secteur. Le premier n’est que blessé mais le second est tué. De nombreuses autres localités vosgiennes (Champs-le-Duc, Charmes, La Petite-Raon, Le Saulcy, Moussey…), considérées comme des repaires de « terroristes » ou soupçonnées d’aider les maquisards sont le théâtre d’opérations similaires. À Rehaincourt, 51 hommes de 18 à 55 ans, y compris le maire, Charles Jobert, sont rassemblés à l’ancienne gare et déportés tandis qu’une bonne partie du village est incendiée.
Robert Lenormand et les autres hommes du village embarquent dans deux camions en direction de Rambervillers où ils passent la nuit. Ils gagnent le lendemain le camp de Schirmeck. Le 18 septembre 1944, Robert Lenormand fait partie des prisonniers évacués au camp de Gaggenau qui ne constitue cependant qu’une étape. Le 9 octobre, après deux jours de trajet, il rejoint le camp de concentration de Dachau où il est enregistré sous son nom d’emprunt (mle 113 926). Il y est détenu jusqu’à la libération par l’armée américaine, le 29 avril 1945. Le 16 mai, le Saint-Pierrais est rapatrié par le centre d’accueil de Strasbourg. Il regagne peu après son domicile après être repassé par le village de Rehaincourt pour donner des nouvelles de ses camarades.
Robert Lenormand est décédé le 14 juillet 1988 à Valognes (Manche), à l’âge de 84 ans.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : FN PG, 21P561608 ; témoignage d’Edmond Lenormand, fils de Robert Lenormand ; Ouest-France (29 avril 2021) ; deces.matchid.io
Arnaud Boulligny
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