WEINBERG Sifra

WEINBERG Sifra // Naissance : 7-1-1903 à Ramnicut-Sârat  (Roumanie) ; Domicile : Le Havre  Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 6-11-1942 à  ;  ; Assassinée

Née sous le nom de Weinberg et issue de la communauté juive de Roumanie, Sifra Letchinko a émigré en France en juillet 1925. Séjournant d’abord à Paris, elle s’installe en Seine-Maritime en avril 1926. Veuve de Simon Hirschhorn qu’elle a épousé à une date et en un lieu inconnus, Sifra se remarie le 5 novembre 1930 au Havre avec Wova Letchinko, né à Kiev en Russie le 14 avril 1904. Habitant au 26 rue Montesquieu, le couple possède une entreprise de commerce ambulant, vendant sur les marchés havrais de la bonneterie et de la lingerie féminine qu’il transporte dans une camionnette. Lorsque la guerre éclate, Wova Letchinko est mobilisé dans les rangs du 129e régiment d’infanterie. Fait prisonnier en mai 1940 à Châlons-sur-Marne, il est envoyé en captivité au Stalag XI B dans le nord de l’Allemagne. Demeurée au Havre et recensée comme Juive, Sifra Letchinko est d’abord victime de la politique d’aryanisation. Dépossédée de son commerce le 21 janvier 1941 au profit d’un administrateur provisoire du nom de E. Seurret, elle est considérée comme indigente par la Sûreté du Havre à la date du 14 octobre 1941. Le 9 octobre 1942, Sifra Letchinko est arrêtée par les autorités allemandes. Elle est incarcérée au Havre, puis à Rouen pour être ensuite envoyée à Drancy, le camp d’internement des Juifs. Elle en est déportée le 6 novembre 1942 à destination d’Auschwitz II – Birkenau, par le convoi n°42. Ce dernier rejoint Auschwitz le 8 novembre. Sans doute est-ce là que Sifra Letchinko meurt à une date d’abord fixée au 1er novembre 1943 par les autorités françaises, puis finalement établie au 11 novembre 1942. Inscrite sous le nom de « Chifra Letchinko » sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah (dalle n° 65, colonne n° 22, rangée n° 2), Sifra Letchinko figure sur le Monument « Résistance-Déportation-Souviens-toi » du Havre. Sifra Letchinko fait par ailleurs l’objet d’une Stolperstein (pavé de la mémoire) installée par la municipalité du Havre à la hauteur de son logement du 26 rue Montesquieu, désormais disparu.

Sources : AD76 : 22W/Z11986 ; SHD-Caen : AC21P476925 ; C. Malon, Occupation, épuration, reconstruction. Le monde de l’entreprise au Havre (1940-1950), p. 201-2019 ; memorialdelashoah.org, yadvashem.org, stevemorse.org

Pierre Charrel