LETELLIER Jean, Auguste, Louis

LETELLIER Jean, Auguste, Louis // Naissance : 10-9-1898 à Caen  (Calvados) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 27-1-1944 à  ; 13-4-1945 à Gardelegen (Allemagne) ; Décédé

Jean Letellier exerce la profession de représentant de commerce à Caen. Le 20 août 1921, il épouse Maria Menin, veuve Maës, en la mairie de Trivières (Hainaut) en Belgique. Il adopte son beau-fils (né en novembre 1915 à Paris). Puis il devient père de trois enfants Jean, Jacques et Christine. Il rejoint la Résistance au sein du réseau Centurie comme agent P1. Selon l’attestation d’Albert Auge, chef de groupe principal OCM à Caen, ce dernier le contacte en juillet 1943 alors qu’il est commissionnaire en gros. Jean Letellier accepte d’organiser dans le Calvados le ravitaillement éventuel de l’armée d’invasion. Mais la Gestapo l’interpelle le 9 octobre 1943 puis l’écroue à la maison d’arrêt de Caen. Le prisonnier, est transféré 22 janvier 1944, au camp de rassemblement de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 25 845). Puis, Jean Letellier est déporté à Buchenwald où il arrive le 29. Il se déclare fonctionnaire et reçoit le matricule 44 155. Il est d’abord affecté le 13 juillet 1944 au Kommando de Laura puis le 31 août, à celui de Dora. De là, il est envoyé travailler à la SS Baubrigade III installée à Wieda (au Sud du Harz) qui construit une voie ferrée la Helmetalbahn. Jean Letellier est astreint à de durs travaux de terrassement particulièrement à Nuxei et Osterhagen. Le 6 avril 1945, les déportés sont regroupés dans le camp central de Wieda pour être évacués dans un train de marchandises. Le 11 avril, arrivé en gare de Letzlingen (Saxe-Anhalt), le convoi subit un bombardement. Les détenus, dont Jean Letellier d’après les témoignages de rescapés, s’évadent dans la campagne mais beaucoup sont repris par les SS et le Volkssturm puis brûlés vifs. Quand l’armée américaine arrive sur les lieux le 13 avril, ils recherchent Jean Letellier, en vain : il a disparu. A-t-il été abattu dans la forêt, brûlé vif après avoir été repris, nul ne le sait. Son acte de décès qui fixe sa mort au 13 avril 1945 à Gardelegen, est transcrit en la mairie de Caen le 13 décembre 1946.

Une place de la ville de Caen porte son nom.

Sources : SHD-Caen : 21P476 932 ; Le Livre des 9 000 déportés de France de Mittelbau-Dora, p.1399

Joëlle Helleboid-Allouchery