BERCOFF Émile

BERCOFF Émile // Naissance : 24-9-1905 à Caïffa Haïfa (Palestine) ; Domicile : Buchy Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 20-7-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

Émile Bercoff, Juif de Palestine (sous domination ottomane à l’époque de sa naissance), est probablement venu en France pour y faire des études. Naturalisé Français par décret du 20 mai 1927, il obtient la même année son diplôme de vétérinaire de l’école de Maisons-Alfort (Seine), où il réside, et soutient une thèse de doctorat sur l’espèce bovine en 1928. Il exerce tout d’abord à Formerie dans l’Oise avec son frère aîné Nathan. En mars 1932, il épouse une jeune Rouennaise, Renée Huguette Lévy , et s’installe alors à Buchy, place du Marché (35 Grande Rue), à trente kilomètres de la capitale normande. C’est là que naît la fille du couple, Michèle , en 1933.

Mobilisé en 1939-1940 comme lieutenant vétérinaire, Émile Bercoff est fait prisonnier, mais manifestement assez vite libéré. Un témoignage recueilli après la guerre le présente comme un vétérinaire rural très compétent et apprécié de son entourage, qui lui recommande en vain de quitter la zone occupée pour fuir les persécutions antisémites. Confiant, il aurait déclaré que si les Allemands l’arrêtaient, il irait soigner leurs animaux en attendant la fin de la guerre.

Au cours d’une rafle de 77 hommes juifs français et étrangers organisée par la SS le 6 mai 1942 à Rouen et dans sa région, Émile Bercoff est arrêté par la gendarmerie française à Buchy. D’abord détenu dans le secteur allemand de la prison rouennaise Bonne-Nouvelle, il est transféré le 12 mai au camp d’internement de Drancy (mle 11 726) en vue de sa déportation à Auschwitz par le convoi no 3 du 22 juin 1942. À son arrivée le 24 juin, il est astreint au travail forcé sous le matricule 41 441. D’après les registres des appels et des décès du camp, il est assassiné dès le 20 juillet 1942, date que retient aussi l’état civil français. Son épouse, sa fille et sa belle-mère Mathilde Lévy  qui vivait chez lui sont elles aussi déportées sans retour quelques mois plus tard.

Le nom d’Émile Bercoff est inscrit sur le monument aux morts de Buchy et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : Archives Auschwitz ; CDJC : F/9/5679 ; SHD-Caen : 21P 423 952 ; AD76 : 51W170, 6M716 ; EC (Rouen) ; memoireveterinaire.eklablog.fr, memorialgenweb.org ; gallica.bnf.fr, monumentsmorts.univ-lille3.fr (Buchy)

Corinne Bouillot