
LEVASSEUR Raymond
Né le 3 mai 1922 à Cailleville (Seine-Inférieure) ; domicilié aux Hogues (Eure) ; déporté le 17 août 1944 à Buchenwald ; rescapé
LEVASSEUR Raymond // Naissance : 3-5-1922 à Cailleville (Seine-Inférieure) ; Domicile : Les Hogues Eure () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à ; ; Rescapé Annaberg Allemagne
Enfant d’une famille modeste, Raymond Levasseur perd son père à l’âge de 10 ans. Éduqué dans la tradition religieuse, il étudie au Petit séminaire de Flers (Orne) puis à l’Université Catholique de l’Ouest à Angers. Mais pour une raison inconnue, peut-être la menace du STO, le jeune homme se trouve en Normandie durant l’Occupation et particulièrement investi dans la Résistance qu’il a rejoint en juillet 1943. « Joseph Touzé » de son nom de clandestinité s’est engagé dans le mouvement du Front national, dans les groupes francs Vengeance et dans le réseau « Allais-Coville » pour lequel il participe à des actions de transport d’armes, de sabotages de voie ou encore de réception de parachutages.
Le 9 mai 1944, il traversait en bicyclette la ville du Neubourg lorsqu’il est arrêté
par une automobile de SS. Le résistant est dans une situation des plus compromettantes : sa musette contient
500 numéros de journaux clandestins, 400 tickets d’alimentation et un revolver chargé…Rudement
interrogé par la Gestapo, « meurtri de coup », le jeune homme est mis en cellule, à Évreux. Les bombardements
sur la ville provoquent l’évacuation des détenus qui partent à pied … pour rejoindre
Brezolles (Eure-et-Loir) où des camions réquisitionnés les emmènent à la prison de
Fresnes où il jeté le 18 juin 1944 dans la cellule 177. Il retrouve de nombreux Normands
dont l’un de ses chefs dans la Résistance, Jean Cathignol
. Le 26 juillet, comme nombre de Normands, il est convoyé au camp de rassemblement
de Compiègne-Royallieu dans l’Oise.
La gare bombardée, les détenus sont acheminés dans la forêt de Rethondes. Enfin, un mois plus tard, le convoi poursuit son itinéraire vers le camp de concentration de Buchenwald après quatre jours d’un voyage infernal. Le 21 août il découvre le KL « Et voilà le camp, l’horrible camp avec ses barbelés, ses baraques, ses puces, ses latrines, son crématoire… ». Désormais matricule 81 269, le jeune homme est envoyé le 13 septembre 1944 extraire la potasse et la lignite dans les mines de sel du Kommando de Neu-Stassfurt, « un tombeau pour le plus grand nombre d’entre nous ». À l’approche des Alliés, le camp évacué le 11 avril 1945 et les déportés entament une marche de la mort forcée sous la mitraillette de leurs gardiens SS. Elle s’avère des plus meurtrières : « Il y a un mois nous étions 34 Normands dans le Kommando, aujourd’hui nous sommes huit. Tous ont été fusillés ». Avec son compagnon de souffrances, Jean Cathignol, Raymond Levasseur s’évade de la colonne et trouve de l’aide auprès de Français, peu de temps avant l’arrivée de l’Armée rouge. Passé en secteur américain, les deux résistants partent en camion le 25 mai. Raymond Levasseur retrouve son domicile le 30 mai.
Dès les années d’après-guerre, il consigne ses notes dans un ouvrage publié en 1948, Les loups de Germanie. Raymond Levasseur est décédé en 1982 à l’âge de 60 ans.
Sources : SHD-Caen : 21P563311 ; R. Levasseur, Les Loups de Germanie, 1948, Le journal de déportation, 2012 ; http://www.les-loups-de-germanie.fr
Françoise Passera
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- 3-5-1922
- Cailleville, Seine-Inférieure
- Les Hogues, Eure
- 9-5-1944
- Le Neubourg, Eure
- Evreux, Eure
- Fresnes, Seine
- Compiègne, Oise
- Buchenwald (81269)
- Neu Stassfurt
- 8-5-1945
- Annaberg, Allemagne




