LEVEE Jules

LEVEE Jules // Naissance : 25-4-1915 à Lonlay-l'Abbaye (Orne) ; Domicile : Domfront Orne () ; Repression : Déporté le 12-5-1944 à  ; 21-4-1945 à Bergen-Belsen (Allemagne) ; Décédé

Célibataire, Jules Levée exerce la profession de secrétaire de mairie à Domfront (Orne). Le 22 janvier 1944, refusant de fournir des renseignements à la Gestapo suite à un attentat contre un membre de l’armée allemande, il est arrêté comme otage, avec huit autres personnes, notamment Émile Studer . Emmené à la prison d’Alençon (Orne), il est transféré à une date inconnue dans l’Oise au camp de Compiègne (mle 31 903).

Le 12 mai 1944, Jules Levée est déporté dans un transport de plus de 2 000 hommes. Arrivé le 14 mai au camp de Buchenwald, il est inscrit sur les registres sous le matricule 50 985. Le 6 juin, alors que les Alliés débarquent sur les plages normandes, Jules Levée est affecté avec 700 autres déportés à la SS Baubrigade III à Wieda, village situé dans le sud du Harz. Le travail consiste en la construction du Helmetalbahn, une nouvelle ligne ferroviaire reliant Herzberg à Nordhausen. Mais après l’arrestation du commandant du camp jugé trop laxiste par les SS, tous les déportés de Wieda sont dirigés le 30 juillet vers le Tunnel de Dora, et probablement assignés à cette époque au montage des bombes volantes V1. Après un passage par le Kommando d’Ellrich, Jules Levée est envoyé le 25 août 1944 à Harzungen. Employé au chantier B3 de galeries à Woffleben où les détenus sont hébergés, Jules Levée, atteint de rhumatisme et de dysenterie, est admis au Revier d’Harzungen du 7 au 12 décembre, puis du 14 au 18 de ce même mois. Devant l’avancée des Alliés, les déportés sont évacués en train du camp d’Harzungen le 4 avril 1945. Le transport finit par arriver le 10 ou le 11 avril à Bergen-Belsen. Dans une lettre adressée le 8 août 1945 à la mère de Jules Levée, Joseph Rosset, déporté avec lui à Harzungen, Ellrich et Bergen-Belsen, indique que le dernier jour où il l’a vu, le 10 avril 1945, « il était très fatigué ». Jules Levée est décédé le 21 avril 1945 à Bergen-Belsen, six jours après la libération du camp par les troupes anglaises.

Son nom figure sur les monuments aux morts de Lonlay-l’Abbaye et de Domfront. Il est aussi inscrit sur deux plaques commémoratives, l’une située dans le collège de Domfront et l’autre dans la mairie, érigée à « la mémoire des employés municipaux morts pour la France. Guerre 1939-1945 ».

Sources : Thiery L. (dir.), Le Livre des déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1404 ; memorialgenweb.org

Céline Thiery, Dominique Mathieu