LITHARE Maurice, Gustave, Jacques, Aimable

LITHARE Maurice, Gustave, Jacques, Aimable // Naissance : 1-6-1924 à Arromanches-les-Bains (Calvados) ; Domicile : Arromanches-les-Bains Calvados () ; Repression : Déporté le 16-4-1943 à  ; 20-2-1944 à Dora (Allemagne) ; Décédé

A la rentrée scolaire 1942-1943, Maurice Lithare entre en classe de 1e moderne au collège Alain Chartier à Bayeux. Demi-pensionnaire, ce « véritable athlète, spécialiste de cross, effectue souvent en courant les huit kilomètres qui séparent sa maison », rue de Ryes à Arromanches, du collège. De nombreux Bayeusains écoutent en cachette la BBC et le sous-préfet de Bayeux confirme dans ses rapports, depuis 1941, l’anglophilie de la majorité des habitants de son arrondissement. Celle-ci se vérifie avec le fait de guerre suivant. Le 15 janvier 1943, un Spitfire attaque une locomotive sur la commune de Saint-Martin-des-Entrées. L’avion volant top bas, accroche le haut d’un arbre et s’écrase, près du hameau de Damigny. Le pilote est tué sur le coup. Plusieurs témoins accourent sur les lieux. L’un d’eux, un camarade de classe de Maurice, Paul Le Caër , a le réflexe de prendre son appareil photo et prend un cliché du moteur de l’avion. La nouvelle se répand rapidement. L’inhumation du pilote est prévue le 18 janvier. A l’arrivée du piquet d’honneur, au cimetière de Saint-Germain-de-La-Lieue, l’officier qui le commande devient blême. Le cercueil est abondamment fleuri. Il ordonne aux personnes très nombreuses, venues de Bayeux et des environs, de retirer les fleurs. Parmi elles, des collégiens dont Maurice. Refus de l’assistance. L’officier fait cerner le cimetière et confisquer les cartes d’identité. La Gestapo et la FK 723 de Caen sont alertées. Dans les jours qui suivent, une vingtaine de personnes sont interrogées, et certaines arrêtées. C’est le cas du jeune Maurice, le 16 février 1943, de son camarade Paul, du libraire Jules Jehanne . Maurice Lithare quitte la prison de Caen pour Compiègne. A la mi-avril, il est déporté à Mauthausen. Portant sur sa tenue rayée le triangle rouge des déportés politiques, la lettre F et le n° 26 928, il est transféré début juillet vers le Kommando de Wiener Neustadt, usine secrète des fusées V2. Mais celle-ci est bombardée, et les déportés sont répartis dans d’autres camps. Maurice est transféré à Buchenwald, le 17 octobre 1943, où il est réimmatriculé sous le n° 22 574. La quarantaine effectuée, comme il s’est déclaré électricien, il est affecté à Dora au percement de tunnels où il décède d’épuisement.

Son nom figure à Arromanches-les-Bains sur la plaque commémorative des déportés et militaires ainsi qu’à Bayeux sur le monument commémoratif de la déportation e de la résistance.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21 P 479 248; AD14 : EC et recensements (Arromanches), 9 W 41/1 ; Dr. Paul Le Caër, Mauthausen crimes impunis, 2007, pp.26, 37, 40 ; memorialgenweb.org

Gérard Fournier