LOB Henri, René, Serge

LOB Henri, René, Serge // Naissance : 30-4-1894 à Evian-les-Bains (Haute-Savoie) ; Domicile : Veulettes-sur-Mer Seine-Inférieure () ; Repression : Interné le 11-10-1943 à  ; 14-7-1944 à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) ; Décédé

Henri Lob est un ancien combattant de la Grande Guerre. Fait prisonnier en janvier 1916 au Hartmannswillerkopf, rebaptisé Le Vieil Armand après 1918, il était détenu à Manheim, sur les rives du Rhin. Il ne revient dans ses foyers qu’en décembre 1918 après une convalescence dans un hôpital suisse.

Après la guerre, il exerce la profession de représentant en produits pharmaceutiques et réside à la Villa Suzanne à Veulettes-sur-Mer à partir de mars 1938, commune dont il est également le secrétaire de la mairie. Le 26 décembre 1942, il est arrêté par la gendarmerie de Cany, sur dénonciation, pour motif racial. Le maire de la commune, témoin de l’arrestation, évoque le fait qu’Henri Lob ne portait pas l’étoile jaune comme la législation antisémite du gouvernement de Vichy l’y oblige depuis mai 1942. Interné au camp de Drancy (mle 18 164) le jour même de son arrestation, il est envoyé ensuite, le 9 mars 1943, à celui de Beaune-la-Rolande (mle 386) où il reste jusqu’au 12 juillet, date à laquelle il est redirigé vers Drancy. Là, un convoi se forme quatre jours plus tard pour transférer des Juifs, dits conjoints d’aryennes, vers Cherbourg. Les internés sont déportés à Aurigny par deux convois distincts. Henri Lob fait partie du second, le 11 octobre 1943. À Aurigny (mle 357), les déportés sont astreints à des travaux de construction du Mur de l’Atlantique, encadrés par l’Organisation Todt. Le 7 mai 1944, l’ordre d’évacuation est donné. Les déportés juifs quittent l’île et rejoignent, par la Normandie, les camps du Boulonnais dans le Nord de la France. Henri Lob est interné au collège Mariette de Boulogne-sur-Mer. C’est là qu’il meurt le 14 juillet à la suite d’un accident évoqué par un codétenu, Maurice Boukalza : « Mr Lob, qui avait de grandes difficultés pour marcher à cause de gros sabots qu'il avait aux pieds, se trouvait en queue de colonne et un camion allemand ayant fait une embardée est venu le tamponner sur le pont reliant Boulogne Ville à la Gare. M. Lob fut relevé inanimé et est décédé quelques minutes après l'accident. Les Allemands donnèrent l'ordre de l'enterrer dans le jardin du Collège Mariette (...). Sa tombe était la troisième en partant de la gauche en montant le monticule boisé ».

Sources : SHD-Caen, : lettre de David Trat ; AD74 : 4 E 2105 ; Luc B., Les déportés de France vers Aurigny, p. 261

Benoit Luc