
CORNU Eugénie, Rosine
Née le 14 septembre 1888 à Saint-Georges-du-Vièvre (Eure) ; domiciliée à Jouveaux (Eure) ; déportée le 29 avril 1943 à Aachen ; décédée le 6 mars 1945 à Ravensbrück.
CORNU Eugénie, Rosine // Naissance : 14-9-1888 à Saint-Georges-de-Vièvre (Eure) ; Domicile : Jouveaux Eure () ; Repression : Déportée le 29-4-1943 à ; 6-3-1945 à Ravensbrück (Allemagne) ; Décédée
Lorsque naît Eugénie Rosine, d’un père domestique et d’une mère, femme au foyer, la famille Cornu vit au lieu-dit « Campagne Saint-Georges » à Saint-Georges-du-Vièvre. La jeune femme que l’on prénomme couramment Rosine, épouse en 1909 Léopold Jouen, cultivateur, à Saint-Pierre-des-Ifs dans le Calvados. De cette union naît en 1910 une petite Renée. Mais la Première Guerre mondiale vient rompre le cours de leur vie : Léopold est incorporé au 224e régiment d’infanterie. Rosine prend alors les rênes de l’exploitation et les conserve après-guerre car Léopold est porté disparu au combat le 16 septembre 1914. Remariée le 16 octobre 1922 avec Léon Lucas, Rosine s’installe avec lui et sa fille Renée à Jouveaux où elle vit encore, seule, en 1939.
On ne sait si c’est une dénonciation ou le hasard qui a conduit les Allemands chez elle, le 16 février 1943. Quoiqu’il en soit, elle est prise en possession d’un fusil de chasse qui n’avait peut-être d’autre intérêt que de l’aider à défendre ses cultures contre les animaux nuisibles, Eugénie est arrêtée par la Feldgendarmerie et conduite à la prison de Rouen. De là, elle est envoyée à la prison de Fresnes d’où elle est déportée le 29 avril 1943 sans jugement préalable. En vertu du décret Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard), les Allemands s’autorisent en effet à déporter sans jugement ceux qu’ils considèrent comme des ennemis du Reich. C’est ainsi qu’Eugénie arrive le 30 avril à la prison d’Aachen, première étape pour les déportées françaises NN. Elle est ensuite transférée, le 17 mai à la prison pour femmes de Flussbach, près de Köln avant d’être envoyée, le 29 septembre, à Lauban, dernière étape avant la prison de Breslau pour subir un jugement dont on ne connaît pas la teneur exacte. On sait seulement qu’elle est transférée par la suite à la prison de Glogau, destinée aux déportées NN condamnées à une peine de prison simple. En décembre 1944, cette prison est évacuée vers celle de Jauer puis, le 18 janvier 1945, vers le KL de Ravensbrück. Eugénie y arrive le 24 janvier 1945 (mle 102 374), après un voyage éprouvant. Elle y décède le 6 mars 1945.
Ses compagnes de déportation ont raconté après-guerre, qu’elle était surnommée « Grand-mère Lucas », sans doute en raison de son âge : au moment de sa déportation, Rosine avait 55 ans.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Morainville-Jouveaux.
Sources : SHD-Caen : 21P480254 ; fonds G.Tillion :RAV1.A ; AD27 : 8Mi 5491, 2E7182 ; memorialgenweb.org
Ludivine Ponte
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- 6-3-1945
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