MAES Eugène, Marin

MAES Eugène, Marin // Naissance : 15-9-1890 à Paris (Seine) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 16-9-1943 à  ; 30-3-1945 à Ellrich (Allemagne) ; Décédé

Jeune prodige du football au sein d’une génération disloquée par la Première Guerre mondiale, il est le premier grand buteur de l’équipe de France. Sergent-major au 119e RI, il est blessé au combat en août 1914 et effectue sa convalescence à Caen où il se marie et élit domicile à l’école de natation de Caen dont il devient le directeur.

Le 21 juin 1943, il est arrêté sur dénonciation par la Gestapo de Caen pour avoir tenu « des propos gaullistes », selon les services de Fernand de Brinon. Son école de natation fait face au château de la Motte qui est le siège de la Gestapo. D’abord détenu à la prison de Caen, il est transféré le 16 août 1943 au camp de Royallieu à Compiègne dans l’Oise. Le 16 septembre 1943, Eugène Maes est déporté au KL Buchenwald (mle 21 538) où il travaille durement jusqu’au 22 janvier 1944. Il est ensuite affecté au Kommando Dora (mle 21538), camp extérieur de Buchenwald puis au Kommando d’Ellrich-Juliushütte où les conditions sont dramatiques. Bien que grand sportif, Eugène Maes ne résiste pas à la vie de bagnard qui lui est imposée. Le 3 mars 1945, il est expédié à la Boelcke Kaserne à Nordhausen pour en repartir le 6 mars vers Bergen-Belsen où il arrive le 7 mars 1945. Eugène Maes est porté disparu depuis cette dernière date comme la quasi-totalité des hommes de ce transport. Il est officiellement déclaré décédé le 30 mars 1945 à Ellrich.

Ce sont les journaux parisiens, en particulier France-Soir, qui ont annoncé la mort d’Eugène Maes en mai-juin 1945 alors que son épouse est toujours dans l’attente de nouvelles de son mari.

Une rue de Caen porte son nom dans le quartier du stade de Venoix depuis le 29 octobre 1952. À la suite des travaux de restructuration, le stade nautique de Caen porte également son nom depuis mai 2014. Son nom figure également sur le monument aux morts d’Aubervilliers (Seine).

Sources : Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p.1455 ; memorialgenweb.org

Bernard Doncker