MALLET Charles, Louis, Joseph

MALLET Charles, Louis, Joseph // Naissance : 4-3-1911 à Le Merlerault (Orne) ; Domicile : Courtomer Orne () ; Repression : Déporté le 24-2-1944 à  ; 5-3-1945 à Melk (Autriche) ; Décédé

À 3 ans et demi, Charles Mallet perd son père, Louis, mort pour la France dans la Somme le 17 décembre 1914. Reconnu pupille de la nation, il est donc élevé par sa mère Elvire, née Fossé. Il devient ouvrier agricole et cordonnier. Charles est un sportif, qui arbitre les matchs de football de Gâprée-Courtomer. C’est en jouant au foot d’ailleurs qu’il se blesse gravement au genou en 1930, ce qui lui vaudra d’être déclaré inapte à l’infanterie et réformé après 2 mois de classe en juin 1932. Le 5 septembre 1933, il épouse à Courtomer Madeleine Geret, née le 19 mars 1912 au Havre (Seine Inférieure). Ils auront au moins un garçon né en 1934 ou 1935.

Le 4 septembre 1939, Charles est rappelé aux armées et affecté au train. Le 15 juin 1940, il est fait prisonnier à Châtillon-sur-Loire (Loiret). Après quelques mois de captivité au Frontstalag 150 près d’Auxerre (Yonne), il est libéré en octobre 1940.

Du 1er juillet jusqu'en décembre 1943, Charles Mallet fait partie du groupe Vengeance de Courtomer, sous les ordres du colonel de Pelet. Mais le 11 décembre, suite à une dénonciation et à la découverte d’une cache d’armes, il est arrêté par le SD. Il est d’abord enfermé à Alençon puis transféré en février 1944 à la prison du Cherche-Midi. Commence alors pour lui un périple sans retour dans l’univers concentrationnaire nazi : le 24 février, il est déporté dans le camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin), classé NN (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard) et enregistré sous le matricule 7 612, puis à Dachau le 5 septembre (mle 102 294). Le 8 septembre, il est transféré au Kommando d’Allach ; les déportés y fabriquent des moteurs d’avion pour l’entreprise BMW. Le 16 septembre, il est à nouveau transféré, cette fois-ci à Mauthausen (matricule 98 591), puis au Kommando de Melk, créé en avril 1944. Les déportés y creusent des galeries pour y installer une usine souterraine de roulements à billes. C’est à Melk que Charles Mallet meurt le 5 mars 1945 ; il venait d’avoir 34 ans.

Son nom figure parmi ceux des déportés et résistants du monument aux morts de Courtomer.

Sources : Arolsen ; SHD : 21 P 87348 ; AD61 : R1377/36, 517J7

Erwan Cheminel