MARQUES André, Joseph, Manuel

MARQUES André, Joseph, Manuel // Naissance : 3-1-1921 à La Selle-la-Forge (Orne) ; Domicile : La Salle-la-Forge Orne () ; Repression : Déporté le 27-5-1943 à  ; 13-7-1944 à Sonnenburg (Allemagne) ; Décédé

André Marques, nom francisé en Marc, est le fils de Manuel Marques, machiniste, et d’Yvonne Maria Marguerite, tisserande, qui vivaient en concubinage à La Selle-la-Forge, tout près de Flers dans l’Orne. Quand arrive la guerre, André est ouvrier typographe ; il vit chez ses parents, au « Moulin » à La Selle-la-Forge.

À la fin de l’été 1942, pour échapper au STO et dans l’espoir de rejoindre l’Angleterre et la France Libre, il quitte l’Orne et se rend à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) puis à Dinard (Côtes-du-Nord). Le 22 septembre, il s’installe dans la pension de famille « Les Violettes », rue du Calvaire à Perros-Guirec (Côtes-du-Nord), tenue par Mme Nédelec. Il travaillerait alors pour la Société Industrielle d’Amiens. À Perros-Guirec, il entre en contact avec de jeunes réfractaires qui souhaitent comme lui traverser la Manche et mènent des opérations de sabotage contre les camions de l’Organisation Todt.

Le 18 mars 1943, André Marc, Augustin Jézéquel, François Jaouan, Marcel Fejean et Aubry de Maraumont s’emparent du canot de sauvetage de Ploumanac’h (Côtes-du-Nord). Ils veulent rejoindre Plymouth en Angleterre mais, en raison d’une maladresse sans doute, le moteur prend feu. André Marc se brise deux côtes en sautant du canot. Le lendemain, il est arrêté par la Feldgendarmerie ainsi que ses camarades, sauf Augustin Jézéquel, qui parvient à s’enfuir.

Les trois camarades sont d’abord emprisonnés à Saint-Brieuc du 19 mars au 30 avril, puis transférés dans une prison parisienne (La Santé ou le Cherche-Midi). Le 27 mai 1943, classés NN (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard), ils sont déportés au SS-Sonderlager Hinzert puis détenus dans la prison de Wittlich le 15 octobre. Le tribunal (Volksgericht) de Trier en Allemagne, aujourd’hui Trèves condamne André Marc à quatre ans de travaux forcés pour activité en faveur de l’ennemi. Il est ensuite transféré dans la prison de Sonnenburg (aujourd'hui Słońsk en Pologne) où il meurt le 13 juillet 1944. Son corps est enterré dans le cimetière de la forteresse. Parmi les cinq camarades associés dans l’équipée malheureuse de Ploumanac’h, seul Aubry de Maraumont survivra à la guerre.

Le nom d’André Marques figure sur les monuments aux morts de La Selle-la-Forge et de Montreuil (Seine) où son corps est inhumé après son rapatriement dans le « Carré des Victimes de la Guerre 1939-1945 ».

Sources : Arolsen ; SHD Caen ; AD 61 : 3E2/466/18 ; maitron.fr, memorialgenweb.org

Erwan Cheminel