MARONNEAU dit MAHOUDEAU Lucien, Joseph, René 

MARONNEAU dit MAHOUDEAU Lucien, Joseph, René  // Naissance : 20-3-1921 à Mézidon  (Calvados) ; Domicile : Mézidon Calvados () ; Repression : Déporté le 16-9-1943 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

Célibataire, il travaille comme gérant du rayon boucherie à l’économat de la SNCF et réside au 36 rue Jules Guesde dans sa ville natale. Dès 1940, ses fortes convictions le portent à détruire des exemplaires de l’hebdomadaire Au pilori qui publie des listes de noms d’Israélites et de Francs-Maçons. Selon une attestation, il entre dans une organisation communiste de résistance à la fin de 1942, alors chargé de recruter dans l’agglomération de Mézidon. 

Requis par l’occupant pour le STO au printemps 1943, il  s’enfuit grâce à la complicité de son patron. Le SD l’arrête avec de faux-papiers établis au nom de « Mahoudeau Lucien » le 30 juin 1943 en gare d’Etsaut (Basses-Pyrénées) alors qu’il se dirige en Espagne pour rejoindre les FFL en Afrique du Nord. Il est incarcéré à Oloron-Ste-Marie (Basses-Pyrénées) le 30 juin 1943, à Pau (Tarn) et au fort du Hâ à Bordeaux (Gironde) et transféré en août au camp de Royallieu à Compiègne (mle 17 301) dans l’Oise. Le 16 septembre 1943, il est déporté au KL Buchenwald (mle 21 407) sous l’identité de Lucien Mahoudeau. Le 13 octobre 1943, il est affecté au Kommando Dora, dans la Straßenbau-Brigade, puis au Schachtkommando. En août 1944, Lucien Maronneau est envoyé vers le camp  annexe d’Harzungen affecté jusqu’en décembre 1944 au terrassement puis aux cuisines comme boucher. Il est évacué le 4 avril 1945 avec un convoi qui atteint Bergen-Belsen le 10 avril 1945. Ce sont les troupes britanniques qui le libèrent le 15 avril 1945 du « camp des casernes ». Lucien Maronneau est rapatrié le 28 avril vers Lille et arrive le lendemain à la gare d’Orsay (Seine). Il retrouve enfin sa famille à Mézidon le 1er mai 1945. Mais il doit se faire soigner à Dôle (Jura) en 1946 avant de reprendre son métier d’artisan-boucher.

Président d’honneur de l’UNAF-FNDIR d’Indre-et-Loire et citoyen d’honneur de la ville de Fondettes où il a vécu plus de quarante années. Avec beaucoup d’humilité, il a longtemps témoigné de ce que fut la Résistance et la déportation dans les camps nazis. Lucien Maronneau est décédé le 3 janvier 2020 à Saint-Cyr-sur-Loire (Indre-et-Loire) à l’âge de 98 ans.

Sources : Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p.1512.

Bernard Doncker