MARTER Marcel

MARTER Marcel // Naissance : 27-6-1891 à Paris (Seine) ; Domicile : Gaudreville-la-Rivière Eure () ; Repression : Déporté le 30-6-1944 à  ;  ; Assassiné

Né à Paris le 27 juin 1891, Marcel Marter a épousé Jeanne Raynaud avec qui il a eu une fille, Simone, née le 13 octobre 1919 dans la capitale. À la naissance de sa fille, il sort à peine de cinq années de mobilisation dans l’armée. Une blessure le laisse d’ailleurs légèrement infirme. Les renseignements dans les archives sur son activité professionnelle dans l’Entre-deux-guerres restent assez confus. Il aurait été secrétaire de Léon Blum, employé au Sénat et comptable dans le secteur de l’aéronautique de 1932 à 1940.

Alors qu’il travaille à Paris, il fait l’acquisition en 1933 d’une petite maison en Normandie, dans le hameau « Les Boscherons », sur la commune de Gaudreville-la-Rivière, région boisée à une dizaine de kilomètres d’Évreux. Lorsque les Allemands entrent dans la capitale en juin 1940, il part s’installer dans sa petite ferme avec sa femme. Celle-ci trouve un emploi dans une usine à Glisolles, une commune voisine de Gaudreville ; pour un quinquagénaire juif dans la France occupée de 1940, c’est plus compliqué. Marcel Marter n’a d’autre choix que de recourir à des travaux manuels dans les environs. Lors du recensement des Juifs en octobre 1940, il se déclare apiculteur ; plus tard, le voilà contremaître forestier.

Son nom figure sur toutes les nombreuses listes de recensement des Juifs dressées par la préfecture de l’Eure durant l’Occupation, y compris celle de la distribution de l’étoile jaune en juin 1942. Lors des deux rafles contre les Juifs étrangers en juillet et octobre, il n’est pas inquiété puisqu’il est Français. Mais en octobre 1943, la Sipo-SD de Rouen décide de déporter les Juifs qui sont encore domiciliés dans les départements sous son contrôle, dont celui de l’Eure. Le 22 octobre, il est arrêté sur son lieu de travail par la Gestapo. Une semaine plus tard, il est transféré à Drancy avec 36 autres Juifs raflés dans l’Eure. En tant que « conjoint d’aryenne », Marcel Marter n’est pas, pour les nazis, immédiatement « déportable ». Les internés de cette catégorie sont à cette période dirigés au camp d’Austerlitz, 43, quai de la gare, où ils sont affectés au tri des objets pillés dans les appartements des Juifs de Paris. Mais à la mi-juin 1944, les nazis commencent à ramener à Drancy les internés du camp d’Austerlitz en vue de leur déportation. Six jours après sa réintégration à Drancy, Marcel Marter est déporté à Auschwitz-Birkenau le 30 juin 1944 par le convoi n°76. Il n’a pas survécu.

Le nom de Marcel Marter est gravé sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris, dalle no 27, colonne no 9, rangée no 3.

Sources : AD 27 : 1W 90-91 ; memorialdelashoah.org

Alexandre Doulut