MATEOS Generoso, René

MATEOS Generoso, René // Naissance : 16-12-1921 à Cugny (Aisne) ; Domicile : Saint-Arnoult Calvados () ; Repression : Déporté le 27-1-1944 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

Lorsque Generoso Mateos arrive dans le Calvados, il est encore un très jeune garçon. Ses parents, de nationalité espagnole ont quitté la Picardie pour la Normandie à la fin des années 1920. Son père travaille comme maçon sur les chantiers de la région, et sa mère a trouvé une place de domestique chez de riches Américains, M. et Mme Hall, propriétaires d’une villa à Saint-Arnoult, où ils résident seulement l’été. Après l’école primaire, le jeune homme occupe différents emplois dans la restauration et l’hôtellerie, aide-cuisinier, serveur, garçon d’hôtel. En juin 1943, c’est par Jean Bonnel qu’il entre dans la Résistance organisée au sein du réseau SOE Jean-Marie. Il est chargé de collecter des renseignements sur les défenses allemandes en construction, leurs lignes de communication, les dépôts de munitions, sur le littoral normand du Pays d’Auge. Le 1er octobre, le résistant est arrêté par la Gestapo, à son domicile de Saint-Arnoult, Clos du Prieuré avant d’être emmené à Pont-L’Evêque. Le réseau, dans le canton de Trouville-sur-Mer, est en grand partie démantelé par une quinzaine d’arrestations. Incarcéré à la Maison d’arrêt de Caen (Calvados), il y demeure le temps de l’instruction du dossier, jusqu’au 24 janvier 1944. Après un très court séjour au camp de Compiègne-Royallieu dans l’Oise, il est déporté le 27 janvier 1944 avec onze de ses camarades de résistance à Buchenwald. Generoso Mateos n’est plus, aux yeux des SS, que le matricule n° 44 873. Le temps de la quarantaine au Block 62 terminé, il part dans un Transport redouté, à destination du Kommando de Dora, le 13 mars 1944. Puis, il est affecté au camp d’Harzungen, Kommando extérieur de Dora, devenu camp principal à partir d’octobre 1944. Malgré de graves blessures reçues à l’estomac (coup de baïonnette à l’estomac et coup de ciseau à la joue) il parvient encore à supporter une marche d’évacuation en direction de Bergen Belsen, camp mouroir où il est libéré le 15 avril 1945 par les Britanniques. Véritable miraculé, Generoso Mateos est rapatrié en France, le 29 avril 1945, via le centre de Paris-Orsay.

Sources : Arolsen : 6588322 ; SHD-Caen : 21 P 593909 ; AD14 : 9W 43, recensements de Saint-Arnoult 1931 et 1936 ; FMD, Livre mémorial des déportés de France, tome II, 2004, p. 138 ; AERI, Cederom La Résistance dans le Calvados ; Levillain L., De Trouville-sur-Mer à Buchenwald, 2014, pp. 47, 65-66, 71, 73, 119, 153 ; Quellien J., Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, 2004, p.100

Gérard Fournier