MILHAUD Jean

MILHAUD Jean // Naissance : 14-6-1926 à Paris (Seine) ; Domicile : Domfront Orne () ; Repression : Déporté le 28-10-1943 à  ;  ; Décédé

Fils de Colette Dennery et d’Étienne Milhaud, avocat et journaliste, Jean Milhaud naît à Paris en 1926. En 1937, le couple donne naissance à un autre garçon prénommé Georges. Un an plus tard, Étienne Milhaud est nommé juge d’instance au tribunal de Domfront et la famille s’installe au 3, rue du Maréchal Foch.

Après la promulgation le 3 octobre 1940 de la loi portant sur le « statut des juifs », le père de Jean Milhaud, de confession juive, perd son emploi de juge. Malgré les persécutions raciales, la famille essaie de continuer à vivre « normalement ». Ainsi, Jean Milhaud se présente aux premières épreuves du baccalauréat en juin 1943 organisées à Flers (Orne).

Plusieurs témoignages divergent sur les circonstances exactes de son arrestation mais elle aurait eu lieu le 15 octobre 1943 selon des archives préfectorales. D’après son père, Jean Milhaud est arrêté à Flers par un officier allemand résidant dans un appartement voisin à Domfront : « Juge au Tribunal de Domfront, j’ai dû cesser mes fonctions à la fin de l’année 1940, en raison des lois raciales. J’étais resté à Domfront avec ma famille, et Jean qui venait d’y terminer sa rhétorique était allé, à la fin du mois de septembre 1943, passer son bachot à Flers-de-l’Orne, c’est là qu’après l’examen, il a été arrêté par un officier allemand, qui l’a sans doute reconnu pour l’avoir vu à Domfront, conduit au commissariat de Flers (où nous avons pu le voir), puis transféré à Drancy et de là à Auschwitz ». Jean Milhaud aurait en effet été interpellé en gare de Flers car il ne portait pas l’étoile jaune imposée aux Juifs. D’abord interné au commissariat de Flers, il est transféré le 19 octobre 1943 au camp d’internement et de transit de Drancy (mle 6 694) pour infraction à l’ordonnance allemande du 29 mai 1942 relative au port de l’étoile jaune. Le 28 octobre 1943, il est déporté vers le KL d’Auschwitz-Birkenau dans le convoi n° 61 parti de la gare de Bobigny (Seine) avec un millier de Juifs à son bord.

Les sources ne nous permettent pas de déterminer avec précision les circonstances de sa mort ni le jour précis. Selon le témoignage d’un déporté rescapé, il aurait été vu au Revier du camp avant son décès survenu en février 1944. D’autres indiquent qu’il serait mort d’épuisement une quinzaine de jours avant la libération du KL en janvier 1945.

Son nom est gravé sur le monument aux morts de Domfront et sur une plaque commémorative dans l’ancien collège de la ville ainsi que sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah, dalle n°33, colonne n°11, rangée n°3.

Sources : SHD-Caen : 21P516687 ; AD61 : 86W3, 86W5 ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 49 ; memorialdelashoah.org, yvng.yadvashem.org, chevalier.etab.ac-caen.fr, parlesvivants.org

Sébastien Beuchet