MOGUEROU Jeanne

MOGUEROU Jeanne // Naissance : 13-11-1910 à Morlaix (Finistère) ; Domicile : Penly Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 18-4-1944 à  ;  ; Rescapé Holleischen Tchécoslovaquiee

Célibataire, institutrice et secrétaire de mairie à Penly, Jeanne Moguérou habite dans la maison d’école. Le 19 septembre 1943, à 13h, deux soldats allemands viennent prendre de l’eau chez elle. Elle les aurait mal reçus et traités de « sale tête de boche ». Elle reçoit le jour-même une convocation allemande à laquelle elle décide de ne pas se rendre. Elle est immédiatement arrêtée et emmenée le 20 septembre au soir à la prison du Tréport où elle reçoit la visite du maire de la commune. Le 21 septembre, elle est transférée au Palais de justice de Rouen, sous la garde d’un soldat allemand et d’un policier français. Le cas est « considéré comme grave » par l’inspecteur des Renseignements généraux de Dieppe, dans son rapport du 28 septembre. Le 17 janvier 1944, le préfet s’apprête à solliciter une mesure de clémence auprès des autorités allemandes, suite à de bons renseignements après enquête. En vain.

Jeanne Moguérou reste à la prison du Palais de justice de Rouen jusqu’au 2 mars 1944, puis elle est transférée à la prison de Romainville (mle 4 432) où elle est internée jusqu’à sa déportation au KL Ravensbrück, le 18 avril 1944, depuis la gare de l’Est de Paris. Elle reste à Ravensbrück du 22 avril au 4 juin 1944 (mle 35 429), puis est déportée au Kommando extérieur d’Holleischen, dans les Sudètes, rattaché au KL Flossenbürg, mais administré par celui de Ravensbrück. Un important groupe de femmes travaillent de force dans l’usine d’armement n°2 de la firme Metallwerke. Avec le matricule 50 801 (ou 50 808), elle y travaille jusqu’à la libération du camp le 3 mai 1945, par des partisans tchèques et polonais, avant l’arrivée des Américains. Elle est rapatriée le 20 mai par le centre d’accueil de Longuyon (Meurthe-et-Moselle).

Elle se marie en 1946 avec Marius Rosant à Dieppe, poursuit sa carrière d’institutrice en Seine-Inférieure. Elle est décédée le 9 février 2005 à Sotteville-lès-Rouen.

Son nom figure sur une plaque à la mémoire des déportés à Morlaix et à Holleischen.

Sources : SHD-Caen : 21 P 665962, FN, DS ; AD76 : 51W423 ; AM (Le Tréport) ; Registre du Fort de Romainville ; asso-flossenburg.com, memorialgenweb.org

Chantal Cormont