MUTOT Raymond, Lucien

MUTOT Raymond, Lucien // Naissance : 27-2-1904 à Sotteville-sous-le-Val (Seine-Inférieure) ; Domicile : Saint-Etienne-du-Rouvray Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à  ;  ; Rescapé Ebensee Allemagne

Raymond Mutot est le fils de Charles Mutot, marchand de poisson et de Marthe Legay, son épouse, établis au hameau du Val-Renoult. Il est pupille de la Nation depuis 1920. Tôlier-carrossier de formation, il s'est établi comme artisan-garagiste à Saint-Étienne-du-Rouvray où il habite, 57 rue de la République et où il s'est marié avec Marthe Grobol le 28 septembre 1929. Il est arrêté une première fois par la police française le 5 janvier 1943 avec quatre autres personnes de son voisinage, sans que les circonstances de son arrestation ne soient connues. Il est interrogé par l'inspecteur Alie au commissariat de la place de l'Hôtel de Ville de Rouen, puis relâché au bout de quelques jours. Il est ensuite arrêté par la Sipo-SD le 3 mars 1943 en même temps que six autres personnes dénoncées pour activité communiste par un certain Daniel Papillon, avec la complicité d'un enquêteur de police nommé Jamet. Papillon sera poursuivi et condamné après la guerre.

Il s'agit de Léon Dehais , Marcel Lesueur , Emile Glaran , Désiré Baudouin  Alcide Burneau , Frédéric Pichon . Raymond Mutot est incarcéré à la prison de Bonne-Nouvelle à Rouen du 3 mars 1943 jusqu'à son transfert à une date inconnue au camp de Royallieu à Compiègne (mle 11910). Le 20 avril 1943, il est déporté au camp de concentration de Mauthausen dans un convoi de l’opération Meerschaum, destinée à alimenter en main-d’œuvre forcée les usines du Reich. Il arrive le 22 avril (mle 28369), puis il est dirigé vers le Kommando de Wiener Neustadt le 19 juin 1943 (même mle) où les déportés usinent pour la fabrication des fusées V2. Il y reste jusqu'au 30 octobre 1943, date à laquelle il est dirigé vers le Kommando de Schlier (même mle). Il revient au camp principal de Mauthausen le 8 novembre 1943 (même mle), jusqu'au 30 décembre 1943. Puis il retourne à Schlier jusqu'au 4 mars 1944 (même mle). C'est alors que le 23 septembre 1944 il est envoyé au Kommando d'Ebensee où les déportés creusaient des tunnels destinés à recevoir des usines d'armement.

Il est libéré le 6 mai 1945 et rapatrié le 24 mai 1945 à l'hôtel Lutetia à Paris, le centre d’accueil des déportés. Raymond Mutot est décédé à Rouen le 6 octobre 1969.

Sources : SHD-Caen : 11760477 ; AD76: 4E 17573, 245W 57

Jean-François Maillard