BICHMAN Avram

BICHMAN Avram // Naissance : 3-10-1906 à Scurta (Roumanie) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 27-7-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

Originaire d’une petite commune de Moldavie occidentale, Avram Bichman a séjourné dans la capitale roumaine, București, avant son arrivée en France en 1928. Célibataire et sans enfant, il s’installe à Rouen pour y étudier la médecine. Il interrompt ses études vers 1933, apparemment pour des raisons de santé. Au moment où il est recensé comme Juif, en octobre 1940, il travaille comme marchand ambulant et réside 78 rue de la Vicomté dans un garni. Ayant omis de faire renouveler ses papiers depuis plusieurs années, il est condamné en novembre 1940 à un mois de détention pour défaut de carte d’identité. À sa sortie de prison, il tente de se faire embaucher comme journalier, mais les services de la main-d’œuvre étrangère lui refusent le statut de travailleur et il tombe sous le coup d’une mesure préfectorale d’expulsion en février 1941. Lorsqu’il sollicite alors, auprès du consulat de Roumanie, le renouvellement de son passeport pour retourner dans son pays, il apprend qu’il a perdu ses droits à la nationalité roumaine, victime de la politique antisémite de la dictature d’Antonescu. Désormais apatride, il est autorisé à rester à Rouen où il essaie de gagner sa vie comme manœuvre. Mais c’est là, dans la France occupée, que son destin bascule. Le 6 mai 1942 à l’heure du couvre-feu, la police française vient l’arrêter à son domicile de la rue de la Vicomté, lors de la rafle nocturne de 77 hommes juifs de 18 à 54 ans dans la région de Rouen, planifiée par la section antijuive de la Gestapo de Paris en liaison avec la Sipo-SD régionale. Avec les autres victimes de la rafle, il est détenu plusieurs jours à la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle de Rouen, quartier allemand, avant d’être transféré le 12 mai au camp d’internement de Drancy (Seine). Déporté dans le convoi no 3 du 22 juin 1942 à Auschwitz, il y est sélectionné pour le travail forcé sous le matricule 40 714. À peine plus d’un mois après son arrivée, il est assassiné le 27 juillet 1942, d’après les registres d’appel et de décès du camp. C’est la date que retient aussi l’état civil français.

Son nom est inscrit sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : Archives Auschwitz ; AD76 : 3352W2, 51W170, 22WZ11619 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, 2015, p. 145-158, 309 ; stevemorse.org, memorialdelashoah.org

Corinne Bouillot