NEVEU Alfred, Henri

NEVEU Alfred, Henri // Naissance : 11-6-1900 à Bacqueville-en-Caux (Seine-Inférieure) ; Domicile : Darnétal Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 24-1-1943 à  ; 27-3-1945 à Langenstein (Allemagne) ; Décédé

Marié avec Lucie Donette depuis1923, Alfred Neveu exerce la profession de cordonnier où il vit avec son épouse au n°74 rue Sadi Carnot. Communiste, il rejoint le Front national le 21 juillet 1941 et participe de façon active à la diffusion de la presse clandestine antinazie.

Mais depuis la signature du pacte germano-soviétique et la déclaration de guerre à l’Allemagne en 1939, le Parti communiste est interdit et ses militants étroitement surveillés par la police française. Après l’invasion de l’URSS par les armées du Reich, en juin 1941, la surveillance de communistes s’amplifie : désormais les communistes sont des « ennemis du Reich ».

Il est arrêté à son domicile par la police française le 21 octobre 1941, dans la grande rafle des militants syndicalistes et communistes de Seine-Inférieure, consécutive au déraillement d’un train allemand à Pavilly. Incarcéré à la caserne Hatry le 22 octobre, il est envoyé au camp sous administration allemande de Compiègne, et déporté au KL Sachsenhausen (mle 59 320) le 24 janvier 1943.Il est affecté au Kommando Heinkel III, le complexe militaro-industriel qui emploie au travail forcé 7 jours sur 7, 10 heures par jour, plus de 6 000 déportés logés sur place. Transféré à Buchenwald (mle 30 718) du 4 au 18 février 1945, il est envoyé au Kommando d’extermination par le travail de Langenstein le 18 février qui emploie les détenus dans la fabrication d’avions Junkers.

Ses fiches d’enregistrement à Sachsenhausen et Buchenwald le signalent comme cordonnier, politique français, membre du KPF (parti communiste) et ayant une sœur, Marcelle. Alfred Neveu meurt à Langenstein-Zweiberge le 27 mars 1945, d’un phlegmon si l’on en croit l’administration SS du camp.

Son nom est honoré sur le mémorial du Parti communiste français situé 33 place du Général de Gaulle à Rouen.

Source : Arolsen ; SHD-Caen : 21P520393, Fonds Paul Le Goupil de l’Association française Buchenwald, Dora et Kommandos

Catherine Voranger