
BIDEAU François, Marie
Né le 1er juillet 1906 à Kermaria-Sulard (Côtes-du-Nord) ; domicilié à Saint-Clément (Manche) ; exécuté le 27 juillet 1944 à Le Neufbourg (Manche).
BIDEAU François, Marie // Naissance : 1-7-1906 à Kermaria-Sulard (Côtes-du-Nord) ; Domicile : Saint-Clément Manche () ; Repression : Exécuté le 27-7-1944 à Le Neufbourg (Manche) ; Décédé
Le 12 octobre 1931, François Bideau épouse Célestine Debroise à la mairie de Rennes (Ille-et-Vilaine). Le couple habite à Saint-Clément dans le Sud-Manche, au lieu-dit Beau Soleil, avec leurs cinq enfants âgés de deux à 17 ans. Chiffonnier ambulant, François Bideau qui prospecte toute la région pour l’achat de peaux de lapins, a la réputation de ne pas porter les Allemands dans son cœur. Il lui arrive fréquemment d’exprimer sa haine de l’occupant et de proférer ouvertement des menaces contre tous ceux qu’il suspecte de collaborer avec lui. Il lui arrive notamment de s’emporter très fréquemment contre Jean Panzani, membre du PPF et délégué administratif de la Préfecture dans le Mortainais.
Le 15 juin 1944, à Saint-Clément, François Bideau injurie une nouvelle fois le « sous-préfet » et le menace même de mort. Arrêté par les gendarmes de Mortain, il est inculpé par le Parquet d’Avranches d’injures à magistrat mais laissé en liberté faute de prison, celle d’Avranches étant sinistrée. Furieux de cette décision, Jean Panzani le dénonce aux Allemands comme étant l’auteur d’un sabotage de voie ferrée, en réalité endommagée par un bombardement aérien, à proximité de sa maison. La Gestapo l’arrête donc mais, rapidement convaincue de son innocence, elle le remet aux gendarmes français qui le libèrent une seconde fois.
En réaction, Jean Panzani fait venir de Paris trois membres du PPF, Michaut, Morin et Pérennes, pour administrer à François Bideau une « solide correction ». Arrivés à Mortain le 27 juillet 1944, ils se mettent aussitôt à sa disposition. Le soir-même, les quatre hommes se présentent chez François Bideau vers 23 h et l’emmènent dans une ancienne carrière proche de son domicile, la carrière de Balandon au Neufbourg, où Morin l’abat d’une balle dans la nuque sur l’ordre de Panzani. Son corps est ensuite camouflé sous le plancher d’un vieux wagon qui sert de cabane à proximité du lieu de l’exécution. Les trois tueurs qui ont agi avec l’accord de Doriot lui-même rentrent ensuite à Paris où ils rendent compte de leur mission. Le 31 juillet, le cadavre de François Bideau est découvert et identifié.
Arrêté le 24 août 1944, Jean Panzani est jugé par la cour de justice d’Avranches en décembre 1945 et acquitté faute de preuve. Il part alors pour l’étranger. En 1950, il est de nouveau jugé, par coutumace, par la cour d’assises de la Seine qui le condamne à mort pour avoir commandité l’exécution de François Bideau. Il meurt le 4 juillet 1980 à Lisbonne où il s’était installé.
Le nom de François Bideau figure sur le monument aux morts de la commune de Saint-Clément, ainsi que sur celui érigé à l’emplacement de l’ancienne prison de Saint-Lô en mémoire des victimes de la répression nazie de la Manche.
Sources : SHD-Caen : 21P313292 ; fichier M. Boivin ; EC (Kermaria-Sulard) ; wikimanche.fr ; memorialgenweb.org
Arnaud Boulligny
Mots-clés :
- 1-7-1906
- Kermaria-Sulard, Côtes-du-Nord
- Saint-Clément, Manche
- 27-7-1944
- Saint-Clément, Manche
- 27-7-1944
- Le Neufbourg, Manche




