OTTAVI Luc, Dominique, Franck

OTTAVI Luc, Dominique, Franck // Naissance : 28-2-1894 à Bastia (Corse) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 20-4-1943 à  ; 8-9-1944 à Hartheim (Autriche) ; Assassiné

Titulaire du baccalauréat de l’enseignement secondaire, Luc Ottavi acquiert une solide instruction générale. Mobilisé en 1914, il est nommé sergent-chef le 6 août 1916. Quand il est fait prisonnier le 31 mai 1918, il réussit à s’évader d’Allemagne. Devenu vérificateur principal des douanes, il épouse Marie-Thérèse David au Havre le 17 septembre 1921. Pendant dix ans, Luc Ottavi poursuit des stages de perfectionnement militaires, accumulant ainsi de grandes connaissances militaires. Il est également conseiller municipal du Havre. Engagé volontaire en 1939, il est versé dans un service territorial, une compagnie divisionnaire antichars à Caen (Calvados). Il y montre un dévouement total. Début juin 1940, il est capturé par les Allemands à Granville (Manche). Il s’échappe mais est repris dans la région de Lisieux (Calvados). Il s’évade une nouvelle fois avant d’être démobilisé. Luc Ottavi regagne alors son domicile havrais, 13 rue Gustave Flaubert… Et se décide pour un autre combat, celui de l’armée de l’ombre. Dès octobre 1940, il entre en résistance, et il est bientôt recruté par Charles Loisel, membre du Groupement de Résistance Générale du Havre. Sa profession lui permet de ramener des renseignements utiles. Dans le même temps, il est approché par Pierre Naze, agent du Front National. Il récupère un poste-émetteur, qui lui permet de transmettre des renseignements à Londres sous le pseudo de Louis XV. Son activité débordante lui vaut de travailler comme agent de renseignement radio pour d’autres mouvements de résistance, comme France Avant Tout, en 1941, et le Groupe Jean fondé par le Corse Jean Andréani. Le 26 février 1943, à midi, Luc Ottavi est arrêté rue Émile Zola par des Feldgendarmes, sur ordre de la Gestapo. Il est interné au siège de la Gestapo durant trois jours, puis au Palais de Justice de Rouen (Seine-Inférieure), où il est torturé et mis au secret. Il est ensuite convoyé au camp de rassemblement de Royallieu (mle 11 911), à Compiègne (Oise). De là, il est déporté le 20 avril 1943 vers le camp de concentration de Mauthausen (mle 28 387). Transféré au château d’Hartheim, Luc Ottavi y est gazé le 6 septembre 1944 probablement parce que son état de faiblesse le rendait inapte au travail, et donc inutile aux yeux de ses bourreaux.

Une rue porte son nom au Havre.

Sources : SHD-Caen : 21P522022 ; SHD-Vincennes : 16P452215

Brigitte Garin