PAPILLON Alphonse, Alexandre

PAPILLON Alphonse, Alexandre // Naissance : 2-7-1914 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Mont-Roty Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à  ; 7-5-1945 à Dittersbach (Allemagne) ; Décédé

Alphonse Papillon est ouvrier agricole à Montroty et maçon comme son père, Pacifique Papillon et ses deux frères. Il a fait son service militaire au 3e régiment de zouaves en Algérie. En 1939, il est mobilisé et participe à la Campagne de France. Bien que fait prisonnier de guerre en 1940, il bénéficie d’une libération, peut-être pour raisons de santé. Quoiqu’il en soit, son rapatriement lui permet de se marier, le 13 juin 1942, avec Armandine Decorde.

Sans qu’Alphonse Papillon soit connu comme appartenant à un réseau de résistance, ses relations et les circonstances le conduisent à participer à la longue chaîne de sauvetage de soldats alliés parachutés dans la région pendant l’Occupation. C’est pour cette raison qu’il est arrêté par les Allemands le 12 juillet 1944 à son domicile. En fait, il a été dénoncé par Louise Panel, proche des Allemands. Alors qu’elle était de passage à Elbeuf-en-Bray, le vacher du village lui raconte étourdiment le sauvetage d’un parachutiste effectué le jour même. Ces imprudences conduisent à l’interpellation de plusieurs autres résistants : André Lefèvre  d’Elbeuf-en-Bray (Seine-Inférieure), Georges Lucas  et Alfred Roulleau  de Bézu-la-Forêt (Eure).

Alphonse Papillon est incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen, probablement dès le 12 juillet.

Le 28 juillet 1944, il est transféré au camp de rassemblement de Royallieu à Compiègne (mle 46 189), point de rassemblement des détenus en vue de leur déportation sur le territoire du Reich. Transférés en camions à Rethondes – la gare de Compiègne ayant été bombardée – les détenus sont déportés au KL Buchenwald le 17 août 1944, dernier convoi partant de France. Le voyage est un supplice, le train étant régulièrement bombardé et détourné de sa voie initiale. Après quatre jours, Alphonse Papillon arrive le 21 août 1944 au camp central (mle 78 582), il est affecté le 13 septembre 1944 au Kommando de Neu Stassfurt appelé aussi Reh. Les déportés doivent aménager des usines souterraines dans une ancienne mine de sel, pour plusieurs firmes dont Siemens. L’évacuation du camp de Neu Stassfurt le 11 avril 1944 le précipite dans une marche de la mort. Le 7 mai 1945, ne pouvant plus suivre après avoir parcouru quelque 350 km, il est exécuté par un SS entre Dittersbach et Ansprung, un jour avant la capitulation allemande et la libération des rescapés par les Américains.

Selon la transcription du décès à l’état civil, il est décédé le 7 mai 1945 à Oberschonberg (Saxe), près d’Olbernhau.

Son nom figure sur le monument aux morts de Montroty comme victime civile.

Reconnue coupable de dénonciations par la cour de justice de Rouen le 7 mai 1946, Louise Panel est lourdement sanctionnée.

Sources : Arolsen; SHD-Caen : 21P267259, 21P522714 ; AD76 : 51W420, 51W425 (liste), 245W03 ; 6M659 ; EC (Rouen) ; AP Brument

Chantal Cormont