PAYSANT Édouard, Hippolyte

PAYSANT Édouard, Hippolyte // Naissance : 28-9-1875 à Colombiers (Orne) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déporté le 27-1-1944 à  ; 17-3-1944 à Buchenwald (Allemagne) ; Décédé

Fils d’Hippolyte, Charles, Joseph Paysant, cultivateur et de Anne, Marie Lefèvre, sans profession, Édouard Paysant apprend le métier de repousseur sur cuivre. Il fait son service militaire au sein du 103ème Régiment d’Infanterie du 12 novembre 1896 jusqu’au 18 septembre 1897. Le 12 août 1903, il se marie avec Jeanne, Agathe, Alice Leprieur à Beaumont-sur-Sarthe (Sarthe) où le couple réside. Un enfant prénommé comme son père Édouard , naît le 11 septembre 1904. Il deviendra une grande figure de la Résistance ornaise.

En août 1914, il obtient de nombreux sursis jusqu’à ce qu’il soit versé dans l’armée territoriale à partir du 1er juillet 1917 et affecté au 19ème bataillon de chasseurs à pieds, puis en février 1918, au 104ème RI jusqu’à sa démobilisation 12 février 1919. En 1920, il s’installe à Alençon puis crée en 1927 au lieudit le Réage des Ormeaux près de la gare de Sées (Orne) une entreprise de travaux publics spécialisée dans la construction de lignes électriques de moyenne tension. Sa femme décède le 6 avril 1935 puis il épouse en secondes noces le 29 mai 1936 à Alençon une femme originaire de la petite noblesse russe : Louise, Anna, Elisabeth Pickell .

Profondément patriote, Édouard Paysant refuse la défaite et part en janvier 1941 en Algérie avec l’espoir de gagner l’Angleterre après avoir confié les rênes de son entreprise à son fils. Il est malheureusement arrêté par la police de Vichy et renvoyé en Normandie sans avoir pu atteindre son but.

En 1943, Il vit avec sa femme Louise Pickell à Alençon au 1 rue Seurin. Informé des responsabilités de son fils Édouard dans la Résistance et lui ayant déjà apporté son aide en collectant des informations sur les installations militaires allemand sur le littoral allemand, il rejoint à son tour le service "Action" du BOA en janvier 1943. Il participe à la distribution de fausses cartes d’identité à de jeunes requis du STO et à leur hébergement ainsi qu’au transport d’armes notamment après un parachutage sur le terrain des Rouges-Terres à Saint-Léonard-des-Parcs (Orne). Il œuvre aussi au sauvetage et au camouflage des aviateurs alliés de la forteresse volante abattue au-dessus de Belfonds (Orne) le 4 juillet 1943. Cette vaste opération de la Résistance sagienne provoque une enquête menée par la Gestapo de Rouen. Son fils Édouard, recherché, doit quitter l’Orne pour la Sarthe. Le 15 juillet 1943, Édouard Paysant père et sa femme sont arrêtés par la Feldgendarmerie à leur domicile alençonnais davantage en guise représailles et comme otages que pour leurs actions résistantes.

Édouard Paysant est d’abord interné à la caserne Bonet à Alençon puis transféré le 14 août 1943 à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen. Le 16 janvier 1944, il est dirigé vers le camp de transit de Royallieu à Compiègne (mle 25 273). Le 27 janvier 1944, il est déporté au KL de Buchenwald et immatriculé sous le numéro 44 401 à son arrivée deux jours plus tard. Âgé, Édouard Paysant ne survit pas longtemps aux terribles conditions de détention puisqu’il meurt au camp le 17 mars 1944.

Son nom est inscrit sur une plaque commémorative dans l’ancien collège de Sées apposée en l’honneur de la famille Paysant et sur une stèle située à Belfonds consacrée aux Résistants déportés ayant œuvré au sauvetage de l’équipage allié abattu le 4 juillet 1943.

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21 P 523527 ; AD 61 : 3E2_111_8, R 1091, R 1088 ; Amicale de Buchenwald ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom ; memorialgenweb.org, fusilles-40-44.maitron.fr

Sébastien Beuchet