BIHEL Léon, Gustave, Auguste

BIHEL Léon, Gustave, Auguste // Naissance : 15-9-1924 à Le Tronquay (Calvados) ; Domicile : Longueville Calvados () ; Repression : Déporté le 28-7-1941 à  ;  ; Rescapé Wolfenbüttel Allemagne

Fils aîné d’un ouvrier agricole domicilié à Castillon (Calvados), père de sept enfants, le jeune Léon Bihel termine un apprentissage de forgeron chez un maréchal-ferrant de Longueville, lorsque débute l’Occupation allemande. L’apprenti cherche à nuire à l’occupant. Qu’a-t-il fait exactement ? Les faits ne sont pas clairement établis. Toujours est-il qu’il est arrêté à Caen, le 24 mai 1941, puis condamné par le tribunal de la FK 723 pour « acte de franc-tireur et sabotage de moyens de défense » à six ans de travaux forcés. Interné à la Maison d’arrêt de Caen, à compter de son arrestation, il est transféré à la prison de Fresnes (Seine) à une date indéterminée. Déporté le 28 juillet 1941, depuis la Paris-gare de l’Est, le jeune Bihel est balloté de prison en prison durant tout le reste de l’année 1941 : Karlsruhe, le 29 juillet, Saarbrücken, le 12 août, Wittlich (Rhénanie-Palatinat), le 22 août. Il reste détenu 18 mois dans cette prison jusqu’à son transfert, le 4 mars 1943 à la prison d’Anrath (Rhénanie du Nord-Westphalie) où il demeure encore plusieurs mois, avant un ultime changement de lieu de détention à Wolfenbüttel (Basse-Saxe). C’est dans cette dernière prison qu’il est libéré par les soldats de la 9e armée américaine, le 12 avril 1945. Léon Bihel retrouve la Normandie, via le centre de rapatriement du Lutetia à Paris (6e), le 19 mai 1945. Dans le Calvados, il est sans doute l’un des plus jeunes déportés du département, et détient le triste record de longévité de détention dans les prisons du Reich.

Sources : SHD-Caen : LA-14312 à LA-14340, dossier-statut DP (12/11/1984) ; AD 14, état civil, Le Tronquay, recensements de Saint-Paul-du-Vernay, 1926-1931, de Castillon, 1936 ; FMD, Livre mémorial des déportés de France, tome I, 2004, p. 286

Gérard Fournier