BILA Louis, Alphonse

BILA Louis, Alphonse // Naissance : 1-6-1876 à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise) ; Domicile : Boisset-les-Prévanches Eure () ; Repression : Déporté le 5-2-1943 à  ;  ; Décédé

Louis Bila, fils de fabriquant de peigne né le 1er juin 1876, est venu s’installer dans l’Eure aux alentours de 1900. Sans doute son métier – il est entrepreneur de battage – l’a-t-il conduit à s’installer dans cette région agricole du département, où il se déplace de ferme en ferme pour entretenir le matériel de battage des cultivateurs avec lesquels il travaille. En 1906, Louis a épousé à Condé-sur-Iton Lucie Lepeintre, à peine âgée de 18 ans. Ils auront ensemble deux enfants : Robert, né en 1907, et Yvonne, née en 1911. Mais Lucie meurt très jeune : sur la double page du registre de l’état civil de la commune de Boisset-les-Prévanches, l’acte de naissance d’Yvonne fait face à l’acte de décès de sa mère, survenu le 3 décembre, alors qu’elle n’avait que 23 ans. Deux ans plus tard, Louis épouse Renée Morée à Boisset-les-Prévanches. Ce mariage sans enfant ne survécut pas à la Première Guerre mondiale : le 11 décembre 1918, le tribunal civil d’Évreux prononça leur divorce.

Ni Louis ni son fils ne sont mobilisés en 1939. Cependant la défaite puis l’Occupation allemande viennent peu à peu s’insinuer dans leur quotidien, jusqu’à ce jour de juillet 1942, le 18, où la Feldgendarmerie vient arrêter Louis à son domicile. En effet, il n’a pas déposé l’arme qu’il possède en gendarmerie comme il aurait dû le faire pour satisfaire aux ordonnances du 10 mai 1940 et du 5 mars 1942. Probablement dénoncé, il est arrêté et immédiatement interné à la prison d’Évreux, puis condamné par le tribunal de la Feldkommandantur 801 d’Évreux à 15 ans de prison. Le 13 août 1942, Louis est transféré à la prison de Fresnes puis déporté le 5 février 1943 sur le territoire du Reich. Commence alors pour lui, un long calvaire qui le conduit de prison en prison : celle d’Hinzert jusqu’au 22 septembre 1942, celle de Wittlich jusqu’au 18 septembre 1943 puis celles de Wohlau, Breslau et enfin Sonnenburg jusqu’au 14 novembre 1944. Il est alors transféré au camp de Sachsenhausen (mle 117 352). Il est vu une dernière fois vivant, le 7 avril 1945 au camp de Buchenwald où il était interné depuis le 4 février.

Les archives ne livrent rien sur les circonstances de son décès, ni le lieu ni la date ne sont connus. Agé de 68 ans, il n’a probablement pas supporté les effroyables conditions de la vie concentrationnaire.

Son nom figure sur le monument aux morts de la commune de Boisset-les-Prévanches.

Sources: SHD-Caen : 21P 425809 ; SHD-Vincennes : GR28P822610 ; AD27 : 88W13 ; AD95 : 3E1762 ; MemorialgenWweb.org

Ludivine Ponte