PICARD Marcel

PICARD Marcel // Naissance : 25-7-1920 à Léry (Eure) ; Domicile : Léry Eure () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à  ; 17-2-1944 à Dora (Allemagne) ; Décédé

Fils d’un cantonnier-chef et d’une couturière, Marcel Picard est célibataire et installé comme cordonnier à Léry. Mais il abandonne son métier pour un engagement volontaire de quatre ans au 21e régiment colonial de Toulon. Il termine caporal-chef. Mis en congé après le sabordage de la flotte, le 27 novembre 1942, il est requis par la loi du 4 septembre 1942 pour aller travailler en Autriche comme apprenti chez Rax-Werke à Wiener Neustadt. Mais le jeune homme s’y refuse et décide de passer en Espagne pour tenter de rejoindre les FFL en Afrique du Nord. Il est arrêté le 1er mars 1943 à la frontière espagnole, dans les Basses-Pyrénées et incarcéré d’abord à Bayonne puis à Bordeaux. Il arrive au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu (Oise) le 19 juin 1943 (mle 15 929). Il est déporté le 25 juin 1943 dans un convoi de près de 1 000 hommes à destination du camp de concentration de Buchenwald au motif de « passage de frontière ». À son arrivée le 27, il reçoit le matricule 14 090 puis il est sélectionné pour le Kommando de Karlshagen. Ces déportés travaillent sur la base de Peenemünde qui est consacrée aux recherches sur les fusées V1 et V2. À la suite du bombardement allié sur la base, le 18 août 1943, les Allemands décident de déplacer la production aéronautique dans des sites souterrains et celui du Kohnstein dans le Harz est choisi pour le montage des fusées. Marcel Picard est alors rapatrié de Karlshagen vers Buchenwald le 13 octobre. Il est alors réimmatriculé 28 177 avant d’être transféré au Tunnel de Dora le lendemain. Il y découvre des conditions de vie et de travail très dures car il n’y a pas encore de baraques extérieures et les équipes de détenus se relaient toutes les 12 heures, logeant dans les galeries, sans voir le jour. Épuisé par les privations et la dureté du travail physique, Marcel Picard est décédé à Dora le 17 février 1944 à 3h15, de « faiblesse cardiaque liée à une inflammation intestinale » selon l’acte allemand établi en décembre 1945.

Le nom de Marcel Picard figure sur le monument aux morts de Léry.

Sources : SHD Caen : 21P525377 ; Fontaine T. (dir.), Le Livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1820 ; Mémorialgenweb.org

Claude Favre