PLOUGONVEN Georges

PLOUGONVEN Georges // Naissance : 22-11-1899 à Le Havre (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 24-1-1943 à  ;  ; Rescapé NA NA

Marié et père de Marthe née le 17 octobre 1931, Georges Plougonven est chaudronnier et habite 8 passage Lecoq au Havre. Avec son épouse, Henriette, il figure parmi les militants très actifs du Parti communiste au Havre. Ils animent notamment les comités d’aide à l’Espagne républicaine entre 1936 et 1938, et agissent au sein de l’organisation Amsterdam-Pleyel, le Comité mondial contre la guerre et le fascisme. Georges Plougonven se présente ainsi aux élections cantonales de 1937 et remporte sur son nom 18,65 % des suffrages. Mobilisé en 1939 lors de la Déclaration de guerre à l’Allemagne, il rejoint le 2e Bataillon d’infanterie coloniale en Tunisie où il est démobilisé après la signature de l’armistice en juin 1940. A son retour en Normandie, le militant n’a rien cédé de ses convictions politiques malgré l’interdiction du Parti depuis 1939, suite à la signature du Parce germano-soviétique. Durant l’Occupation, il s’engage dans la Résistance au sein du Front National, mettant son logement à disposition pour la tenue de réunions, distribuant des tracts et journaux clandestins, mais aussi munitions et armes.

L’invasion de l’URSS le 22 juin 1941 entraîne une 3e série d’arrestations de cadres et membres communistes, désormais qualifiés par l’Occupant d’ennemis du Reich. Georges Plougonven est arrêté suite à une dénonciation le 23 juin 1941 par la Gestapo du Havre, et rapidement transféré de Rouen dans le secteur allemand du camp de transit de Compiègne (mle 1 411) où il arrive le 20 juillet 1941. Un tract du Secours Rouge International clandestin dénonce son arrestation le 14 juillet 1941. Il reste plus de dix-mois au camp avant d’être déporté au camp de concentration de Sachsenhausen (mle 58 768) le 24 janvier 1943 dans le cadre de l’opération Meerschaum (Écume de Mer) qui vise à fournir une main d’œuvre servile à l’économie de guerre nazie. Rescapé, il est libéré et rapatrié en France via l’hôtel Lutetia à Paris, transformé en centre d’accueil pour les déportés, le 9 juin 1945.

Au retour, il travaille au Port autonome du Havre, se présente comme candidat du Parti sur le 3e canton du Havre en novembre 1946. Georges Plougonven est « trouvé décédé quai de Gironde » le 11 janvier 1947 au Havre, âgé de 48 ans.

Source : SHD-Caen : 21P662366 ; SHD-Vincennes : 16P482223 ; M.P. Dhaille-Hervieu, Communistes au Havre, p. 123-161 ; BNF-Gallica : tract du Secours Rouge, 14 juillet 1941 et Avenir Normand, 21 nov. 1946 ; havrais-en-resistance.fr

Catherine Voranger