POTTIER Alfred

POTTIER Alfred // Naissance : 17-8-1899 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 3-12-1942 à  ; 23-2-1945 à Nordhausen (Allemagne) ; Décédé

Il est le fils d’Étienne Fernand Pottier et de Léontine Euphrasie Lesage, son épouse. Célibataire, il habite au 13 rue Louette dans sa ville natale. Ajusteur, il est arrêté en août 1942 sur l’île de Jersey, a priori pour écoute de la radio anglaise. Les documents consultés ne permettent cependant pas de préciser davantage les circonstances de son interpellation, ni de reconstituer son parcours dans les prisons françaises. Relevant de la procédure Nacht und Nebel (« Nuit et Brouillard »), Alfred Pottier est déporté le 3 décembre 1942 au camp spécial d’Hinzert (mle 5 795) où il arrive le lendemain. Vingt-deux hommes et 13 femmes, issus des maisons d’arrêt de Fresnes, du Cherche-Midi et de La Santé, sont rassemblés pour ce 15e Transport de « NN ». Regroupés dans des voitures cellulaires de 3e classe, les hommes descendent à Trèves, tandis que les femmes poursuivent jusqu’à Aix-la-Chapelle. Ils y attendent un autre train qui les mène au village de Reinsfeld, puis terminent à pied, à marche forcée, les 7 km qui les séparent du camp. Commence ensuite pour lui un long périple dans le système carcéral et concentrationnaire nazi. Il est d’abord emprisonné à Wittlich le 7 juillet 1943, puis à la forteresse d’Untermassfeld le 27 septembre, et enfin à Schweidnitz.

Les archives ne mentionnent pas de jugement par le tribunal spécial de Breslau. Après l’abandon de la procédure « NN », ceux qui en dépendent rejoignent les autres catégories de Häftlinge dans les camps de concentration. C’est ainsi qu’Alfred Pottier se retrouve en janvier 1945 au KL Gross Rosen (mle 90 935). Il est évacué vers Mittelbau-Dora (mle 117 223) le 8 février 1945, et parvient à destination au terme d’un trajet de plus de trois jours dans des conditions dramatiques, en plein hiver, à bord de wagons découverts, pratiquement sans ravitaillement. Dirigé enfin vers Nordhausen. Alfred Pottier décède à la Boelcke Kaserne le 23 février 1945. Par un jugement tenant lieu d’acte de décès et rendu par le tribunal civil de Rouen le 22 août 1946, la mort est « présumée en mars 1945 ».

Sources : SHD-Caen, 21 P 527349 ; MRD Besançon : Documents originaux sur Hinzert (Liste de déportés ayant été hospitalisés à Saint-Joseph d’Hermeskeil)

Christine Dalbert-Lebrun