POUJOL, Roger, Hippolyte

POUJOL, Roger, Hippolyte // Naissance : 13-8-1898 à Périgueux (Dordogne) ; Domicile : Rétonval-par-Foucarmont Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 2-9-1943 à  ; 26-6-1944 à Buchenwald (Allemagne) ; Décédé

Roger Poujol étudie à l’école primaire supérieure d’Excideuil (Dordogne) pour devenir instituteur. Il se marie dans cette commune en 1916 avec Marie-Louise Loffet, elle aussi institutrice et militante communiste. Après avoir échoué au concours d’entrée à l’École normale, il gagne la Seine-Inférieure. Entre 1912 et 1935, Roger Poujol enseigne successivement au Havre, à Limésy, Harfleur, Hautot-sur-Mer, Bléville et Conteville. Sa fille, Claude, naît en 1931 à Conteville. Son fils décède en 1935. D’abord socialiste, Roger Poujol opte pour le Parti communiste au congrès de Tours (1922). Il devient un militant communiste actif, exerçant des responsabilités au niveau régional, et s’investissant au Syndicat national des instituteurs. Son activisme lui vaut d’être inscrit au « Carnet B » de la Seine-Inférieure en décembre 1934. En poste à l’école Corneille à Petit-Couronne, il y côtoie Hilaire Castelli . En raison de ses opinions politiques, Roger Poujol est muté en 1939 et envoyé en périphérie du département, à Rétonval. Cet isolement et la dissolution du Parti au mois de septembre le poussent à la discrétion. Il est néanmoins arrêté dans sa classe le 22 juin 1941, le jour de l’invasion de l’URSS par les troupes allemandes de la Whermarcht, par deux Feldgendarmes, dans le cadre de l’opération anticommuniste Aktion Theoderich. Interné d’abord à Rouen, Roger Poujol est probablement transféré vers le 27 juin 1941 au camp de Royallieu à Compiègne (mle 1 410). Il passe deux ans dans le camp A, « le camp des politiques ». Là, il organise la Résistance et la solidarité et fait partie du triangle de direction du PC clandestin. Il y apprend sûrement le décès de sa femme, le 1er septembre 1942. Déporté le 2 septembre 1943 au KL de Buchenwald (mle 20 368), il est enregistré Meerschaum, du nom d’une opération caduque, et affecté au Kommando Krankenbau, c’est-à-dire à l’infirmerie, le Revier. Son frère Paul, devenu tuteur de sa fille, lui envoie des virements.

Mais l’instituteur ne survit pas aux terribles conditions d’existence de la vie concentrationnaire. Malade, Roger Poujol décède le 26 juin 1944. Son acte de décès, établi à Weimar le 29 décembre 1945, mentionne une septicémie.

Les monuments aux morts de Conteville et Rétonval et le mémorial aux communistes de Rouen lui rendent hommage. Une école à Conteville et une rue à Grand-Couronne portent également son nom.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P527415 ; AD76 : 51W420 ; maitron-fusilles-40-44.fr, memoirevive.org

Chantal Cormont