POUPION Henri, Antonin

POUPION Henri, Antonin // Naissance : 15-12-1922 à Viessoix (Calvados) ; Domicile : Viessoix Calvados () ; Repression : Déporté le 2-9-1943 à  ; 21-1-1945 à Dora (Allemagne) ; Décédé

Célibataire, Henri Poupion travaille comme « employé de culture » et habite à la ferme familiale située au lieu-dit « Le Bois » sur la commune de Viessoix. Requis pour le STO en juin 1943, il reçoit l’ordre de se présenter à la gare de Caen (Calvados) le 30 juin 1943 pour partir travailler en Allemagne. Selon son père, il s’y rend contre son gré par crainte des représailles allemandes envers sa famille. Bien que la gare de Caen soit remplie d’Allemands, les wagons sont en quelques minutes couverts de graffitis hostiles à l’Occupant. Une demi-heure plus tard, une bagarre éclate en gare de Mézidon (Calvados) à propos d’une palette de fromages placée sur le quai et destinée à la Wehrmacht. La Gestapo est appelée en renfort et arrête 12 otages pris au hasard. Henri Poupion est emmené le jour même à la prison de la Maladrerie à Caen. Ces faits sont confirmés par l’instituteur Lucien Hilbé   et le docteur Maurice Lemière .

Le 27 juillet 1943, il est envoyé au camp de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 16738). Le 2 septembre 1943, Henri Poupion est déporté au KL Buchenwald (mle 20 511). Le 29 septembre 1943, il est affecté au Kommando Dora, camp extérieur de Buchenwald situé près de Nordhausen. Il est contraint de travailler à l’aménagement du Tunnel destiné à l’assemblage des fusées A4-V2. Henri Poupion parvient à survivre à la période appelée « l’enfer de Dora ». Cependant, à la fin de l’année 1944, il tombe gravement malade et doit être conduit au Revier du camp devenu autonome de Mittelbau-Dora.

Henri Poupion décède le 21 janvier 1945 après avoir passé 49 jours dans cette infirmerie rudimentaire. Le docteur Maurice Lemière, médecin déporté attaché au Revier de Dora, conclut son témoignage en ces termes, « Henri Poupion est mort de maladies contractées au camp par suite des privations et mauvais traitements, le 21 janvier 1945 ». Seuls trois des douze otages normands ont survécu aux camps de la mort nazis.

Son nom figure sur le monument aux morts et sur le monument commémoratif de la commune de Viessoix (aujourd’hui rattachée à Montchamp).

Sources : Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1872 ; memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr ; memorialgenweb.org

Bernard Doncker