PREVOST Edouard, Henri dit Henri

PREVOST Edouard, Henri dit Henri // Naissance : 30-3-1890 à Vernon (Eure) ; Domicile : Val-de-la-Haye Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 27-4-1944 à  ; 23-12-1944 à Mülsen (Allemagne) ; Décédé

Henri Prévost, blond, les yeux châtains, mesure 1m71 et parle anglais. Après l’obtention de son brevet en 1910, il devient épicier à Paris. Appelé le 9 octobre 1911, il effectue son service militaire durant deux ans au 94e régiment d’infanterie. Mobilisé en août 1914, il est grièvement blessé à la tête le 23 octobre 1916. Grand mutilé de guerre, il est réformé définitivement et reçoit la Croix de Guerre avec citations, quatre palmes et trois étoiles. À son retour, il épouse Madeleine Savale à Vernon, le 10 avril 1917. Leur fille Renée voit le jour l’année suivante. En mars 1921, la famille s’installe à Rouen (Seine-Inférieure), place du Vieux Marché, où Henri Prévost est limonadier. Il devient cafetier à Val-de-la-Haye en 1940.

Trois ans plus tard, au mois de juin 1943, il rejoint le réseau SOE Salesman homologué Hamlet/Buckmaster après la guerre. Placé directement sous les ordres du chef de réseau, il garde un poste-émetteur chez lui, où l’opérateur radio Mathew Newman vient émettre des messages vers l’Angleterre. Son domicile sert également de lieu de réunion à des camarades résistants chargés de collecter des renseignements, notamment pour le sabotage du transformateur de Dieppedalle (Seine-Inférieure) prévu le 31 octobre 1943. Mais une dénonciation vient causer la perte du groupe dieppois du réseau le 1er mars 1944. Une rafle menée par la Gestapo et l’inspecteur de police Louis Alie a lieu à Rouen dès le 8 mars. Henri Prévost est interpellé le 14 à son café par la Gestapo et l’inspecteur Alie, pour détention d’un poste-émetteur et émission avec Londres. Il est interné à la prison Bonne Nouvelle, à Rouen. Le 12 avril, il est convoyé avec la plupart de ses camarades de réseau au quartier allemand du camp de rassemblement de Royallieu (mle 31 702), à Compiègne (Oise). De là, il est déporté le 27 avril au KL Auschwitz (mle 186 271), avant d’être transféré avec son convoi à celui de Buchenwald (mle 54 014). Après la quarantaine au petit camp, il est affecté le 24 mai à un transport de mille détenus pour le camp de concentration de Flossenbürg (mle 10 075). Envoyé au Kommando de Mülsen Henri Prévost ne survit pas aux terribles conditions d’existence de la vie concentrationnaire, il décède d'un œdème à l'infirmerie du camp, le 23 décembre 1944.

Sources : SHD-Caen : 21P527830 ; SHD-Vincennes : 16P490758 ; AD27 : 41R106

Brigitte Garin