PUECH Jean, Alphonse, Armand

PUECH Jean, Alphonse, Armand // Naissance : 18-3-1887 à Paris (Seine) ; Domicile : Neuville-lès-Dieppe Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 2-7-1944 à  ; 14-1-1945 à Dachau (Allemagne) ; Décédé

Jean Puech est un grand blessé de la Première Guerre mondiale. Après avoir épousé Louise Levesque en 1910, le couple s’est installé à Neuville-lès-Dieppe, 7 avenue de la République où il a un garage et fait de l’expertise automobile. Maire de la commune depuis 1938, Jean Puech reste en fonction en juin 1940 bien que son appartenance à la franc-maçonnerie lui vaille une suspension temporaire. Début octobre 1943, il refuse de désigner des requis, réclamés par les autorités allemandes pour faire théoriquement des travaux militaires locaux, par hostilité au STO. Il adresse alors au sous-préfet de Dieppe une courageuse lettre de démission. Il est arrêté le 11 octobre 1943 par la Gestapo dans sa commune, pour « atteinte à la sûreté de l’armée allemande », ainsi que les onze conseillers municipaux démissionnaires. Il est emmené au commissariat de Dieppe puis incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen, du 11 octobre au 23 juin 1944. Condamné à six mois de prison par les autorités allemandes, il n’est pas libéré le 11 avril à l’expiration de sa peine. Sa femme est difficilement autorisée à lui rendre une visite. Est-ce cette situation qui la détermine ainsi que leur fils Jean, né en 1911, à entrer en Résistance en novembre 1943 dans le réseau Samson ? À la demande du sous-préfet, le préfet intervient plusieurs fois auprès de la Sûreté allemande pour plaider sa cause, en reprenant ses arguments (1er avril 1944) : « La plus grande partie de la population masculine de Neuville-lès-Dieppe travaillait déjà volontairement depuis de longs mois pour les firmes allemandes installées dans la région. M. Puech se trouvait donc dans des difficultés insurmontables pour fournir le contingent de main-d’œuvre qui lui était imposé ». Les conseillers municipaux sont libérés après trois mois d’incarcération. Quant à Jean Puech, il est transféré dans le quartier allemand du camp de rassemblement de Royallieu à Compiègne le 23 juin 1944 (mle 4 511). Puis le 2 juillet 1944, il est déporté à Dachau (mle 77318). Il décède à l’infirmerie du camp de Dachau (Häftlingskrankenhaus) le 14 janvier 1945.

Aujourd’hui, une rue porte son nom à Neuville-lès-Dieppe et une stèle est érigée en son honneur dans le cimetière.

Sources : SHD-Caen : 21P528274 ; AD76 : 51W420, 51W425 ; EC (Paris, Neuville-lès-Dieppe) ; maitron.fr

Chantal Cormont