
RAYNEL Léon, Louis, Désiré
Né le 17 avril 1900 à Valognes (Manche) ; domicilié à Saint-Martin-le-Gréard (Manche) ; déporté en 1943 à Hinzert ; décédé le 10 avril 1945 à Flossenbürg.
RAYNEL Léon, Louis, Désiré // Naissance : 17-4-1900 à Valognes (Manche) ; Domicile : Saint-Martin-le-Gréard Manche () ; Repression : Déporté le 6-8-1943 à ; 10-4-1945 à Flossenbürg (Allemagne) ; Décédé
Léon Raynel réside au hameau du Fay à Saint-Martin-le-Gréard, une petite commune de moins de 200 habitants entre Bricquebec et Cherbourg. Entré aux chemins de fer en 1925 comme cantonnier, il est en poste à la gare de Martinvast. Séparé de sa femme, il a un fils âgé de 21 ans et vit en concubinage depuis 1939 avec une femme dont la fille partage l’existence du couple.
Le 5 mars 1943, en début d’après-midi, alors qu’il se trouve au travail, Léon Raynel est arrêté par la Feldgendarmerie à Couville (Manche) après la découverte d’un fusil de chasse et d’un Lebel enterrés dans le jardin de sa maison. Sa belle-fille est à l’origine de son interpellation. Cette dernière étant également la maîtresse du cheminot, de fréquentes disputes motivées par la jalousie éclataient au sein du foyer et la jeune fille avait menacé à plusieurs reprises son amant de le dénoncer aux autorités allemandes. Léon Raynel est incarcéré à Cherbourg, puis à Saint-Lô avant de rejoindre une prison parisienne, celle de Fresnes sans doute.
Au début de l’été 1943, Léon Raynel est déporté au camp spécial SS d’Hinzert servant de lieu de rassemblement pour les « NN » français (Nacht und Nebel, Nuit et brouillard). Le 7 juillet, il est écroué à la prison de Wittlich, où il attend sa comparution devant le Sondergericht de Köln dont ils relèvent. Mais, en raison des bombardements alliés qui frappent la région, le tribunal est bientôt déplacé en Basse-Silésie. Le 9 mars 1944, Léon Raynel quitte la prison de Wittlich pour gagner celle de Breslau où siège le tribunal. Nous ne savons pas s’il passe en jugement avant l’abrogation de la procédure « NN » à la fin de l’été 1944. Toujours est-il qu’il est par la suite détenu à la prison de Brieg puis, après son évacuation le 22 janvier 1945, à celle d’Eger. Le répit est de courte durée puisqu’il est jeté sur les routes au début du printemps pour une nouvelle « marche de la mort » qui le conduit jusqu’au camp de Flossenbürg où il arrive le 7 avril. À bout de force, il y meurt trois jours plus tard.
Son nom figure sur les monuments aux morts de Cherbourg et de Couville où une plaque apposée à la gare rappelle son souvenir. Il est aussi présent sur le monument saint-lois pour les victimes manchoises de la répression nazie. Au Havre, il est inscrit sur le monument de la Résistance et de la Déportation situé dans les jardins de l’hôtel de ville.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P529657 ; MRD-Besançon : fichier La Martinière ; Fontaine T., Cheminots victimes de la répression 1940-1945, p. 1247 ; memorialgenweb.org
Arnaud Boulligny
Mots-clés :
- 17-4-1900
- Valognes, Manche
- Saint-Martin-le-Gréard, Manche
- 5-3-1943
- Couville, Manche
- Cherbourg, Manche
- Saint-Lô, Manche
- Hinzert
- Wittlich
- Breslau
- Brieg
- Flossenbürg
- 10-4-1945
- Flossenbürg, Allemagne




