REBEUF Lucien

REBEUF Lucien // Naissance : 25-1-1915 à Le Havre (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 16-9-1943 à  ;  ; Rescapé NA NA

Fils de Désiré Rebeuf, voilier et de Lucie Thos, journalière, Lucien Rebeuf habite à l’âge adulte 17 rue d’Arcole au Havre. Père de trois enfants, Lucien Rebeuf est mobilisé en 1939 comme soldat de 2e classe et rejoint dès 1941 la Résistance avec le groupe Jean fondé par Jean Adreani. Selon ses informations, il collecte des renseignements d’ordre civil et militaire sur les mouvements des troupes et des navires allemands. Sur les ordres de son chef, il devient chauffeur du directeur de l’entreprise Polinski et Zollner, une entreprise allemande chargée des travaux portuaires et du dragage du port du Havre. Ainsi peut-il effectuer les repérages qu’il transmet ensuite.

Il est arrêté deux jours avant (ou le même jour, selon les sources) que son père Désiré Rebeuf , responsable CGT du syndicat des voiliers, probablement franc-maçon et proche du Front national.

C’est toutefois pour distribution de tracts antiallemands et procommunistes que son fils est arrêté par la Gestapo le 26 février 1943 à son domicile. Selon les services de Fernand de Brinon, il est considéré comme « vraisemblablement suspect en raison de son activité de syndicaliste antérieure ». Immédiatement incarcéré à la prison du Havre le 26 février 1943 puis à celle de Rouen le 4 mars, il est transféré le 9 mars au Frontstalag 122 de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 11 921).

Le 16 septembre 1943, Lucien Rebeuf est déporté au KL Buchenwald (mle 21 858) et déclare le métier d’hôtelier durant sa quarantaine. Le 21 octobre 1943, il est affecté au Kommando Dora, camp extérieur de Buchenwald, situé près de Nordhausen, contraint de travailler dans les tunnels de la future usine d’assemblage des fusées A4-V2, la Mittelwerk. Selon ses propres dires, il travaille comme mineur et ajusteur avec le Kommando Askania jusqu’à l’évacuation du camp le 5 avril 1945 face à l’avancée des forces alliées.

Lucien Rebeuf est libéré le 3 mai puis rapatrié le 20 mai au centre d’accueil organisé dans l’hôtel Lutetia à Paris après avoir transité par le centre de rapatriement de Lille (Nord). Selon sa fiche médicale, il aurait perdu 20 kg en déportation et déclare cette fois le métier de voilier. Il décède le 13 décembre 1983 à Rouen (Seine-Maritime).

Sources : Thiery L., Le L ivre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1927

Bernard Doncker