RENAUT René, Paul, Victor

RENAUT René, Paul, Victor // Naissance : 25-3-1921 à Saon  (Calvados) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 22-1-1944 à  ; 6-4-1944 à Bergen-Belsen  (Allemagne) ; Décédé

René Renaut est le fils de Jean Renaut, employé de chemin de fer, et d’Émilienne Lefebvre. Ce célibataire, domicilié 35 rue des Mésanges à Caen, a charge de famille : sa mère, veuve en 1943, et trois frères et sœurs. Il a été embauché par la société Électricité-Gaz de France comme manœuvre, plombier au centre de distribution de Caen le 3 octobre 1943. Le chef du centre précise qu’il est requis pour aller travailler en Allemagne à la date du 12 décembre 1942. Son contrat d’un an l’envoie à Sprottau, en Silésie (aujourd’hui en Pologne) comme Hilfsarbeiter (ouvrier) à la Wilhem Schütte. Mais, après une permission, il refuse de repartir dans l’usine d’armement située à Sagan et devient réfractaire au travail. Il se réfugie alors à Nicey (Côte-d’Or). C’est dans cette commune que la Gestapo vient l’arrêter au domicile de madame Jourdain-Laverdet le 22 novembre 1943. En 1952, la préfecture du Calvados après enquête retient qu’il a été membre du Front National et du parti communiste et chargé de distribuer des tracts. Il n’est cependant pas fait état d’actes de résistance. D’abord incarcéré à Dijon(Côte-d’Or), René Renaut est transféré le 5 janvier 1944 au camp de Royallieu à Compiègne dans l’Oise (mle 23 013). Du Frontstalag 122, il est déporté dans le cadre de l’opération Meerschaumdécrétée par Himmler en 1942 pour fournir au Reich de la main-d’œuvre gratuite. Il arrive Buchenwald le 24 (mle41 696), logé au Block 57 dans le « petit camp ». L’Arbeitsstatistik l’affecte le 16 février au Kommando de Dora où sont assemblées les fusées A4-V2. Les forces et la santé de René Renaut n’y résistent pas et il fait partie du convoi de 1 000 malades de Dora envoyé le 27 mars 1944 à Bergen-Belsen où il arrive le 28. Il n’y survit pas longtemps car il y meurt neuf jours plus tard. Le tribunal de première instance de Caen décide le 11 avril 1951 que son décès est déclaré « constant à la date du 16 février 1947 », puis un acte de disparition est établi le 3 juillet 1947 par le ministère des ACVG.

Sources : Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p.1939-40.

Joëlle Helleboid-Allouchery