
Photo : AD14, 6J7
ROBINEAU, Emmanuel, Marie
Né le 27 janvier 1920 à Clamart (Seine) ; domicilié à Caen (Calvados) ; exécuté le 1er février 1944 à Rougemontiers (Eure).
ROBINEAU, Emmanuel, Marie // Naissance : 27-1-1920 à Clamart (Seine) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Exécuté le 1-2-1944 à Rougemontiers (Eure) ; Décédé
Emmanuel Robineau est le septième et dernier enfant d’un officier militaire de carrière, Emile Robineau. Né en région parisienne, sa famille déménage à Caen, au 4, place Blot, entre 1926 et 1931. Cette même année, son père, alors colonel d’infanterie à la retraite, décède. Devenu orphelin de père, il est engagé en 1937 comme représentant de commerce par le directeur de la Société des tourbières de Normandie, Pierre Comby.
Il s’engage volontairement dans l’armée française au début de la guerre. Ayant déjà une expérience de pilote, il est affecté à l’armée de l’air où il s’entraîne à devenir pilote de chasse. Il n’a cependant pas l’occasion de combattre avant la défaite et est démobilisé en septembre 1940. Désireux de poursuivre le combat avec la France Libre, ses deux tentatives de départ se soldent cependant par des échecs : la seconde fois, il reste six mois à Marseille (Bouches-du-Rhône) avant de rentrer en Normandie, convaincu de pouvoir lutter aussi activement contre l’occupant en restant dans cette région qu’il connaît très bien.
C’est en septembre 1942 qu’il s’engage formellement dans la Résistance en rejoignant
le mouvement Ceux de la Résistance, dont l’antenne normande est dirigée par Pierre
Bouchard
. Il y est connu sous le surnom de Riquet. Son activité de représentant de commerce
lui sert de couverture ; son patron, Pierre Comby, au courant de ses activités clandestines,
finit d’ailleurs, sous l’influence de son employé, par rejoindre le même réseau au
début de 1943. C’est également à l’automne 1942 qu’Emmanuel Robineau se fiance avec
Gisèle Eudeline, la secrétaire de Pierre Comby. Après la fusion de Ceux de la Résistance
avec l’Organisation civile et militaire, il devient le chef du 4e bureau de l’état-major commun ; il y est notamment chargé de l’armement et, comme
ancien pilote, du bureau des opérations aériennes pour lequel il doit notamment repérer
les terrains propices aux parachutages. Il semble avoir été un agent particulièrement
actif et dévoué à ses actions de résistances ; en dépit de son jeune âge, il s’affirme
également comme l’un des cadres de l’organisation.
A l’automne 1943, l’étau allemand se resserre sur le réseau et plusieurs cadres, dont
Pierre Comby et Emmanuel Robineau, sont contraints de se cacher. Celui-ci revient
à Caen dans sa famille au milieu du mois de décembre ; malade ou blessé, on le convainc
de rester quelques jours pour s’y reposer. Il est arrêté le 15 décembre au soir avec
ses frères Jean et François, qui sont libérés par la suite. Visiblement torturé par
les Allemands, ceux-ci le déplacent et l’exhibent en outre dans une de leurs voitures
durant les jours suivants en visitant plusieurs caches d’armes du réseau. Ce fait,
conjugué à une rapide vague d’arrestations de membres du réseau – dont Pierre Bouchard
et Gaston Corbasson
, conduisent certains à penser qu’il aurait pu parler sous la torture et dénoncer
ses camarades. Cette accusation, invérifiable en l’état, est cependant contestée par
d’autres compagnons d’armes. Il est transféré de Caen à Rouen, ou de Rouen à Caen
(les sources se contredisent sur ce point), le 1er février 1944 avec un autre détenu, Marius Dutriaux, résistant de l’Oise arrêté à
Caen. À Rougemontiers (Eure), les deux détenus auraient tenté de s’évader ; vite repris,
ils auraient été immédiatement exécutés par les Allemands.
La mémoire du résistant est honorée sur le monument aux morts de Rougemontiers et celui de Saint-Germain-la-Blanche-Herbe. Son nom figure aussi sur une plaque commémorative au lycée professionnel de Mesnières-en-Bray (Seine-Maritime) et à celui du lycée Malherbe (Caen). Sur les lieux du drame, au hameau des Trottiers, une stèle a été inaugurée le 30 juin 1946.
Sources : AN : 72AJ67 ; SHD-Caen : AC21P393892 ; SHD-Vincennes : GR16P515267 ; AD14 : 6J7, M2598, 1R657, 1166W29, 2924W31 ; J. Quellien, «Emmanuel Robineau», in Association Résistance et Mémoire, La Résistance dans le Calvados, cédérom éd. AERI ; J. Quellien (dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, p. 11, 211 ; J. Quellien, Opinions et comportements politiques dans le Calvados sous l'occupation Allemande (1940-1944), p. 353-354, 356, 404 ; J. Papp, Mémoires de la Seconde Guerre mondiale dans l’Eure, p. 184-185 ; fusilles-40-44.maitron.fr, memorialgenweb.org
Théo Mérand
Mots-clés :
- 27-1-1920
- Clamart, Seine
- Caen, Calvados
- 15-12-1943
- Caen, Calvados
- Caen, Calvados
- 1-2-1944
- Rougemontiers, Eure




