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ROULAND Pacifique, Émile, Vital, dit Émile
Né le 9 juin 1898 à Champgenéteux (Mayenne) ; domicilié à Saint-Germain-du-Corbéis (Orne) ; déporté le 26 novembre 1943 à Natzweiller-Struthof ; rescapé.
ROULAND Pacifique, Émile, Vital, dit Émile // Naissance : 9-6-1898 à Champgénéteux (Mayenne) ; Domicile : Saint-Germain-de-Corbéis Orne () ; Repression : Déporté le 25-11-1943 à ; ; Rescapé Flossenbürg Allemagne
Fils de Reine Rouland, journalière à Champgenéteux, et de père inconnu, il y est ouvrier agricole en 1917 au moment de sa mobilisation dans l’infanterie coloniale pour la Guerre de 1914-1918. Une vie itinérante le conduit ensuite dans le Var, la Mayenne et l’Orne. Veuf de Louise Manent, avec un enfant, à la fois jardinier, horticulteur et marchand de balais, résidant au hameau de Saint-Barthélemy à Saint-Germain-du-Corbéis, il est rappelé à l’activité en février 1940 et envoyé au dépôt d’infanterie légère du camp de Caylus (Tarn). Il est démobilisé le 15 août et revient à Saint-Germain-du-Corbéis.
Dénoncé aux Allemands par sa maîtresse et le journalier d’une ferme voisine, il est arrêté à son domicile par la Feldgendarmerie le 6 août 1943 pour détention d’armes de guerre, fusil Lebel, révolver, mitraillettes et munitions, cachés dans le bois d’Héloup (Orne). Comme résistant, depuis 1940, il est accusé d’avoir sectionné en trois endroits différents la ligne électrique du château de Chauvigny à Saint-Germain-du-Corbéis. Il expliquera ultérieurement que ces armes étaient destinées pour s'en servir lorsque l’heure propice serait venue.
Après son arrestation, il est incarcéré à la caserne Bonet puis au château des ducs à Alençon (Orne). Il est ensuite transféré le 26 septembre à la prison de Fresnes puis le 7 octobre au camp de Romainville avant d’être déporté au secret le 26 novembre depuis la gare de l’Est sous le statut NN (Nacht und Nebel, Nuit et Brouillard) au KL de Natzweiller-Struthof où il devient le matricule 6 299. Le 19 avril 1944, il est transféré à la prison de Wohlau, à l’hôpital et prison de Breslau (aujourd’hui Wroclaw, Pologne). Le 8 septembre 1944, il est condamné à la peine de mort commuée en 15 ans de travaux forcés par le Tribunal de Breslau pour sabotage et détention d'armes de guerre. Il est ensuite dirigé vers la prison de Brieg (aujourd’hui Brzeg, en Pologne) puis au KL de Flossenbürg (mle 62 099).
Il est libéré le 23 avril 1945 par l’armée américaine à Cham (Bavière) puis transite
par le centre d’accueil frontalier de Boulay (Moselle) dans un état sanitaire très
mauvais puisqu’il ne pèse plus que 36 kg. Il arrive à Saint-Germain-du-Corbéis le
8 mai. À son retour, il retrouve sa maison pillée : plus de linge, plus de vaisselle,
pas de literie, plus rien que des chiffons sans valeur. En 1946, il est domestique
chez la veuve de Constant Boissier
mort en déportation. Après cette date il quitte la commune et il décède à une date
inconnue. À la Libération, ses dénonciateurs sont condamnés tous les deux à 20 ans
de travaux forcés.
Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21 P 666903 ; AD53 : R2050 ; AD61 : 41J248, 517J1, 2W13
Jean-Claude Martin
Mots-clés :
- 9-6-1898
- Champgénéteux, Mayenne
- Saint-Germain-de-Corbéis, Orne
- 6-8-1943
- Saint-Barthélémy, Orne
- Alençon, Orne
- Fresnes, Seine
- Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (3488)
- Natzweiler (6299)
- Wohlau
- Brieg
- Flossenbürg (62099)
- 23-4-1945
- Flossenbürg, Allemagne




