ROY Raymond, Jean, Marcel

ROY Raymond, Jean, Marcel // Naissance : 28-11-1917 à Alençon (Orne) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Arrêté au sein du Reich le 13-1-1944 à  ; Rescapé Buchenwald Allemagne

Le 13 janvier 1944 à 10h45 en gare de Dresden, trois agents de la Gestapo arrêtent Raymond Roy au moment où il s’apprête à se glisser dans un train de travailleurs permissionnaires pour la France. Un an plus tôt, le 12 janvier 1943, alors qu’il était célibataire et ouvrier dans un atelier alençonnais de laminage et de tréfilage appartenant à la SILEC, Raymond Roy avait été requis pour le Reich avec un contrat de lamineur-tréfileur dans une entreprise d’armement de Dresden, la Sachsenwerk.

Fils de Victor Roy, gendarme, et de Marie Pignon, sans profession, il était domicilié au 21 rue des Petits Près à Alençon avant son départ pour l’Allemagne. À son arrivée et jusqu’au 10 octobre 1943, il travaillait à l’usine de détonateurs de Radeberg, filiale de la Sachsenwerk, située à une quinzaine de kilomètres du centre de Dresden. Au cours de son exil forcé outre-Rhin, il s’avère qu’il oppose une vive résistance en refusant de travailler, notamment aux pièces, et en sabotant la production. L’ouvrier alençonnais apporte aussi son aide aux candidats à l’évasion en délivrant de fausses cartes d’identité. Le 13 janvier 1944, craignant d’être arrêté après avoir saboté des machines-outils ainsi que des attaches et crochets de bombes, il tente une évasion en se mêlant aux permissionnaires en partance mais il est arrêté avant le départ du train.

D’abord interné à Dresden, il est transféré sous le statut d’opposant politique au KL de Buchenwald le 11 mai 1944 et devient le matricule 21 258. Sa carte d’identification à son arrivée au camp mentionne une spécialité dans le meulage des métaux (Metallschleifer). Raymond Roy est affecté le 31 juillet 1944 au terrible Kommando de Halle dans lequel un demi-millier de déportés sont employés par l’entreprise aéronautique Siebel à la finition des ailes d’avions Junkers 88.

Il est libéré le 11 avril 1945 par l’armée du général Patton et rapatrié en France une quinzaine de jours plus tard. Il transite par le centre d’accueil des déportés installé dans la gare d’Orsay à Paris. Soumis à un examen médical, son état de santé est jugé moyen en raison des nombreuses séquelles consécutives aux mois passés dans l’enfer concentrationnaire.

Raymond Roy est décédé à Alençon le 11 septembre 1995.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21 P667652 ; Liste amicale de Buchenwald ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l'Orne, p 77 ; asso-buchenwald-dora.com, deces.matchid.io

Sébastien Beuchet