RYBSTEIN Henri

RYBSTEIN Henri // Naissance : 28-11-1930 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 20-1-1944 à  ;  ; Assassiné

Henri, fils de Léon  et Ruchla Rybstein  originaires de Pologne, est l’aîné d’une fratrie de quatre garçons. Ses parents se sont mariés à Rouen en 1929, ils sont tailleur et couturière. Henri, devenu Français par déclaration en 1931, fréquente à Rouen l’école maternelle Victor Hugo, puis l’école primaire Pouchet. Après avoir résidé à différentes adresses, il s’installe pendant la guerre avec sa famille 8 rue de l’Amiral Cécille, dans le quartier des docks. En octobre 1940, au moment du recensement des Juifs, ses parents ne déclarent pas les enfants, sans doute dans l’espoir de les protéger.

Après l’arrestation de leur père en 1941, Henri et ses frères restent avec leur mère Ruchla. Lorsque celle-ci est expulsée de Seine-Inférieure vers l’Oise en mai 1942, ils partent avec elle à Compiègne, où Léon est interné au camp de Royallieu. Ils sont dirigés le 5 juin par le Secours national vers la petite commune de Thourotte. La famille, qui y habite Route Nationale, vit dans un grand dénuement. Quand Ruchla est arrêtée en octobre 1942, Henri et ses trois frères sont confiés par le maire de Compiègne à d’autres familles juives. Séparés, les aînés semblent néanmoins fréquenter ensemble l’école Saint-Germain, située rue de Paris. C’est aussi dans cette rue, au no 137, qu’Henri est enregistré sur un état nominatif des Juifs de la circonscription de Compiègne avec David et Marie Moscovici, sa famille d’accueil. Il est arrêté, sans doute avec eux, lors de la rafle de Compiègne du 4 janvier 1944. Parmi les Juifs arrêtés, il y a aussi son frère Bernard , avec lequel il est transféré au camp de Drancy. Ils sont tous deux déportés dans le convoi no 66 du 20 janvier 1944 à destination d’Auschwitz. Henri, qui a alors 13 ans, est très probablement gazé dès son arrivée, le 25 janvier 1944 selon la date retenue par l’administration. De sa famille, seuls ses petits frères Paul et Serge échappent à la déportation.

À Rouen, une Stolperstein honore sa mémoire ; à Compiègne, son nom figure sur le monument aux morts ; à Paris, son nom est gravé sur le Mur des Noms.

Sources : AD76 : 3352W2, 22WZ50070 ; AD60 : 371W1772, 121W12/2, 121W13/1, 121W14/1 ; AM (Thourotte) ; AP : famille Rybstein ; memorialdelashoah.org

Corinne Bouillot